Petits déjeuners, soupes, distributions de produits d’hygiène, soins médicaux mais également soutien moral, sans oublier le partage et les sourires … L’Ordre de Malte France œuvre chaque jour pour venir en aide aux plus démunis. En première ligne, nos bénévoles constatent le nombre grandissant de femmes qui basculent dans la précarité. Une observation qui ne fait que s’accentuer depuis mars 2020.
À l’occasion de la Journée Internationale des Droits de la Femme ce mardi 8 mars, l’Ordre de Malte France met à l’honneur les femmes en situation de précarité.
Moins visibles que les hommes, les femmes de la rue sont plus nombreuses que nous le pensons. Leur quotidien est un enfer. Lors de maraudes avec la délégation de l’Ordre de Malte France des 18, 19 et 20ème arrondissement, nos équipes ont pu dresser le constat suivant : 70% des bénéficiaires sont des femmes.
Chaque samedi, l’Ordre de malte France organise une distribution alimentaire, rue Pelleport, dans le 20ème arrondissement de Paris. Nos équipes de bénévoles agissent main dans la main avec des bénévoles de la paroisse de Notre-Dame de Lourdes. Tous les samedis, 150 personnes sont accueillies. Plus de deux tiers sont des femmes.
Seules, âgées ou jeunes, avec un ou deux enfants, étudiantes ou en situation de handicap physique ou mental, nombre d’entre elles ont été impactées par la crise sanitaire. Pourtant, la plupart de ces femmes étaient installées dans des vies professionnelles stables avant que la crise ne vienne bousculer leur vie. Une grande partie d’entre elles sont d’ailleurs confrontées aujourd’hui à une grande détresse psychologique.
Dans la rue, elles se cachent, s’habillent et adoptent des comportements masculins dans le seul but de se protéger. « Tout est dur dans la rue pour une femme », a témoigné une femme sans-abri rencontrée dans le 1er arrondissement lors d’une maraude. En insécurité, évoluant dans la peur et très vulnérables, beaucoup refusent pourtant de se faire soigner et de se rendre à l’hôpital lorsqu’elles ont besoin, par honte de leur situation.
Nos équipes ont noté un grand manque d’intimité pour ces dernières dans les structures d’accueil qui sont réservées aux personnes sans-abri. « En fait, il nous faudrait plus de centres d’accueil pour les femmes. Il en existe quelques-uns mais ce n’est pas assez. Pour nombre d’entre elles, il n’est pas question de se rendre dans un lieu où elles se retrouvent toutes. Dans la plupart des foyers de femmes, elles manquent d’intimité. S’il y a bien quelque chose à faire, c’est de construire des foyers pour femmes où chacune puisse avoir sa chambre individuelle, pour évoluer dans le respect et la dignité », explique un médecin bénévole de l’Ordre de Malte France.
L’accès aux soins et à l’hygiène est un droit fondamental. Face à la détresse de toutes ces femmes, nous nous devons d’agir. Il y a urgence.
Comment agir avec nous ?