Le 2 juin 2021, l’Ordre de Malte France inaugurait la maraude médicale de Paris. L’objectif de cette action : offrir des soins de santé gratuits aux personnes de la rue, souvent sorties du système de santé publique depuis longtemps. Un an après, les bénévoles engagés sur cette action dressent un bilan positif.
« Nous ne sommes pas encore très connus des gens à la rue qui, dans Paris, ont tendance à beaucoup se déplacer, mais nous nous intégrons peu à peu dans le tissu associatif solidaire local », expose le Docteur Matthieu Laurent, bénévole. Lancée le 3 mars 2021, soit 3 mois avant son inauguration, la maraude tourne dans tout Paris une fois par semaine, le mercredi. Une vingtaine de personnes, uniquement des bénévoles, sont mobilisées : 5 conducteurs, 9 infirmiers, 5 médecins et 2 pharmaciennes.
Depuis l’été dernier, la maraude médicale de Paris a pris en charge près de 80 personnes, au cours de plus de 140 actions (consultations, délivrance de médicaments, soins infirmiers, orientation, signalements au 115, délivrance de produits d’hygiène et d’équipements contre le froid…). Ce dispositif est vital à l’heure où de nouveaux fronts de précarité font leur apparition. « La population rencontrée est à majorité masculine, de tous âges. Certains sont à la rue depuis des années et sont un peu plus réceptifs à un suivi médical plus poussé », poursuit le médecin.
Sur le terrain, les pathologies les plus courantes sont : les problèmes cardio-vasculaires, les douleurs dorsales et des infections diverses, souvent liées à un manque d’hygiène. L’équipe oriente alors les personnes concernées vers des services plus spécialisés (ophtalmologie, soins dentaires…).
Au-delà de l’aspect purement médical, cette maraude est aussi un espace de dialogue entre notre association et les personnes qui vivent dans la rue. « Tous n’ont pas besoin de soins mais de temps de paroles, si ! », souligne le Docteur Matthieu Laurent. « C’est toutefois souvent difficile : beaucoup nous demandent comment ils peuvent faire garder leur enfant, leur chien ou simplement leurs bagages pour se rendre à des rendez-vous ? Nous n’avons pour l’instant pas la réponse mais nous discutons aussi beaucoup avec ces personnes, pour leur apporter ce lien social si important ».
Comment agir avec nous ?