Action emblématique de l’Ordre de Malte France, les maraudes sont essentielles pour les personnes de la rue. Aujourd’hui, dans un contexte marqué par une double incertitude, entre dérèglement climatique et inflation, les bénévoles renforcent leur vigilance pour pallier les besoins des plus démunis dans les prochains mois.
« Le besoin principal des personnes de la rue, c’est d’avoir un contact humain », souligne le délégué adjoint de l’Ordre de Malte France dans les Hauts-de-Seine (92), Guillaume Romaneix. En effet, pour beaucoup de sans-abris, le passage des maraudes est souvent synonyme de l’unique réelle conversation qu’ils auront dans la journée.
Ainsi, aller à la rencontre des personnes de la rue, créer et entretenir un lien social avec elles… est un savoir-faire que l’Ordre de Malte France développe depuis plus de 20 ans maintenant. Au fil des époques traversées, pour les maraudeurs, tout l’enjeu consiste à être à l’écoute des uns et des autres, à s’adapter aux situations de chacun et à redonner espoir à des personnes en situation de détresse sociale. Donner une boisson chaude, de l’eau, une couverture de survie ou un sac de couchage en hiver, orienter, accompagner vers un centre d’hébergement d’urgence et soigner les blessures… les maraudes font énormément.
Sociale : les maraudeurs, souvent munis d’un thermos de café, vont au-devant des sans-abris pour créer du lien social, écouter, partager, établir un contact humain…
Médicale : les équipes composées d’infirmiers ou de médecins apportent les premiers soins et, si besoin, orientent vers les structures adaptées.
Soli’Malte : conçu comme un « tout en un », ce dispositif alimentaire, sanitaire et social a été mis en place pendant le premier confinement.
L’association mène la plupart de ses maraudes d’octobre à mars. Mais, depuis ces dernières années, force est de constater que les maraudeurs se mobilisent aussi de plus en plus sur les autres mois de l’année.
Répercussions de la crise sanitaire, impact de la guerre en Ukraine… tout cela vient encore peser sur le sort des personnes qui se trouvaient déjà en situation de précarité avant le Covid-19. « Si aujourd’hui, le nombre de personnes à la rue n’a pas augmenté de façon significative, il y a fort à craindre pour les prochains mois », s’inquiète Guillaume Romaneix.
D’habitude, les maraudes de l’Ordre de Malte France tournent un ou plusieurs soirs par semaine. Une fréquence qui peut s’intensifier et devenir quotidienne quand les préfectures déclenchent le plan “Grand Froid”. Hiver rigoureux ou pas, « il faut arriver à anticiper, mais ce n’est pas toujours simple », conclut le délégué adjoint de l’association dans les Hauts-de-Seine.
Durant la saison hivernale, à la période où les nuits sont les plus longues, les maraudeurs ont donc particulièrement à cœur de se rendre auprès des sans-abris. En sillonnant les rues, à pied ou à bord d’un véhicule spécialement aménagé, ils repèrent les personnes de la rue, lancent une discussion avec eux et font tout leur possible pour leur apporter l’aide nécessaire.
Comment agir avec nous ?