L’hiver 2022-2023 est à marquer d’une pierre blanche pour l’Ordre de Malte France : les activités médicales de l’association soufflent leur vingt-cinquième bougie ! Un chiffre hautement symbolique pour des activités qui ont vu le jour dans les Hauts-de-Seine en 1998. Depuis, la dimension de la santé n’a cessé de prendre de l’ampleur au cœur des activités de solidarité de l’association, et ce sous différentes formes.
Ils étaient 4 bénévoles de l’Ordre de Malte France, dont un médecin et une infirmière, à se lancer dans ce qui allait devenir la toute première maraude médicale de France. Par une nuit de février 1998, ils sont allés au-devant de celles et ceux qu’on ne veut pas voir. Bravant le froid, c’est avec toute la chaleur humaine et un savoir-faire hors-normes qui les caractérisaient qu’ils ont prodigué des soins en extérieur.
Très vite, l’activité s’est étendue aux centres d’hébergement d’urgence. Mission numéro 1 : apporter des soins de base aux personnes signalées par les différents organismes sociaux et solidaires (Centres Communaux d’Action Sociale, associations, Samu Social…). Au fil du temps, de nouvelles maraudes médicales ont vu le jour à Annecy (74), Lille (59), Bourges (18), Paris (75), Nice (06) et dans le nord des Yvelines (78).
« Sans doute pour des raisons financières, de plus en plus de personnes n’ont pas accès aux soins et sont demandeuses. Personne ne s’occupe d’elles, c’est incroyable ! La maraude est donc absolument indispensable, il en faudrait d’ailleurs une par département », insiste le Dr Lesniak, médecin bénévole de la maraude médicale des Hauts-de-Seine (92).
Peu à peu le volet « santé » s’est imposé comme une partie incontournable des activités de solidarité de l’association. Il s’est développé sous différentes formes : depuis les maraudes aux centres de soins, en passant par des permanences médicales à des endroits fixes ou encore des antennes médicales mobiles comme à Nice (06).
Autre exemple à Limoges où l’association a ouvert un centre de soins il y a sept ans pour aider les plus démunis. « On a tout de suite fait le constat qu’une partie non négligeable de la population ne pouvait pas se soigner », explique Alain Bourion, le délégué de l’Ordre de Malte France en Haute-Vienne, en se souvenant du contexte dans lequel le centre avait ouvert ses portes. Plus récemment, un centre de soins a ouvert à Bayonne (64) Bayonne. Au départ, des consultations généralistes étaient proposées et depuis, face aux besoins, des soins dentaires ont été rendus possibles.
Alors que le contexte économique globale se durcit, de plus en plus de personnes basculent dans la grande précarité et s’éloignent des soins auxquels elles ont pourtant droit. Pour apporter une réponse en profondeur, et dans la durée, l’Ordre de Malte France a donc très à cœur de former ses bénévoles, afin de les sensibiliser davantage à la santé des plus précaires.
Ainsi, une première formation a récemment eu lieu au siège de l’association à Paris. Des intervenants d’autres associations comme Aux captifs la libération ou Médecins du Monde ou des médecins ont participé à cette journée. Des médecins, comme le Dr Alain Mercuel, psychiatre de l’hôpital Sainte Anne, ont aussi pris la parole. Le thème commun : la santé psychiatrique des plus démunis. « Une enquête a montré que 46% des personnes à la rue souffrent de troubles psychiatriques, explique Patrick Fievet, médecin référent Solidarité à l’Ordre de Malte France.
Acteur de première ligne, l’Ordre de Malte France doit davantage travailler avec les médecins, acteurs de deuxième ligne, a insisté le Docteur Mercuel.
– 1/3 des personnes qui vivent à la rue présentent un trouble psychiatrique sévère
– Les personnes de la rue comptent 13 % de psychotiques, soit 10% de plus que dans la population générale
– Sur 300.000 SDF comptabilisés en France, 100.000 sont en souffrance psychique.
*Chiffres présentés par le Docteur Mercuel à l’Ordre de Malte France le 14 mars 2023
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