«N’aimons pas en paroles, mais par des actes»

Comment devenir « toujours davantage signe concret de la charité pour les derniers et ceux qui sont le plus dans le besoin », créer les conditions d’une rencontre «authentique» avec les pauvres aux multiples visages et un partage qui devienne «style de vie» ? Pour nous inviter à répondre à ces questions, le pape François a lancé une Journée mondiale des Pauvres, fixée au 33ème dimanche du temps ordinaire, et dont la première édition s’est déroulée le dimanche 19 novembre.
Une attention portée aux plus fragiles que l’Ordre de Malte France s’efforce de mettre en œuvre depuis ses origines, en développant son maillage solidaire à travers la France. Deux nouveaux petits déjeuners viennent ainsi d’être lancés, à Laval et Compiègne !

 Direction la capitale de la Mayenne, le dimanche 5 novembre. En plein cœur de la ville, la fine flèche en ardoise du clocher de la vieille église Saint-Vénérand surplombe une activité un peu insolite. Sous une tente dressée sur le parvis, Gaëlle, Christine et d’autres bénévoles se préparent à accueillir leurs premiers invités. Mais comment l’idée a-t-elle germé ? « Il y a 18 mois, lors d’un poste de secours à Rome, j’ai retrouvé le délégué de Seine-Maritime, qui est un ami. Il m’a proposé de lancer une action solidaire à Laval », explique Gaëlle. Avec Christine, elles se font connaître des autres associations caritatives (Secours Catholique, Secours Populaire…), sont interviewées par les radios et les journaux locaux, organisent une réunion de lancement pour recruter des bénévoles et établissent un partenariat avec l’Hospitalité Notre-Dame de Lourdes de la Mayenne, qui fournit le matériel nécessaire. Les denrées alimentaires sont toutes généreusement offertes pour un jeune couple tenant un hypermarché. Bilan après deux dimanches ? « Nous avons eu 6 invités la première fois et 15 dès la deuxième fois. Le bouche-à-oreille fonctionne ! Ils sont satisfaits de l’initiative parce qu’il n’y a rien à Laval le dimanche. Ils restent dans l’ensemble longtemps sous la tente : c’est un bon marqueur, ils se sentent bien ! Beaucoup partent en disant à dimanche prochain. Et nos bénévoles prennent vraiment à cœur de communiquer avec eux ».

A Compiègne, dimanche 12 novembre, il pleut des trombes, mais rien ne peut entamer la détermination des bénévoles de la délégation qui démarrent le troisième petit déjeuner du département, après Beauvais et Creil… Leur équipe est renforcée par des étudiants de l’Université Technologique de Compiègne. Le délégué livre une anecdote touchante : « Ayant aidé à l’installation et constaté que les bénévoles avaient bien les choses en main, vers 8h30, je décide d’aller rendre visite à ceux de Creil et Beauvais. Dans une station-service toute proche, je tombe sur une personne sans domicile qui m’aborde, en me disant : je vous connais, je vous ai vu l’année dernière aux petits déjeuners de Beauvais ! Je lui ai indiqué que d’autres étaient en train d’être lancés à 200 m et il s’y est précipité ! ». Bravo pour ces belles initiatives !