La durée de vie des personnes accompagnées au sein des différents établissements médico-sociaux de l’Ordre de Malte France s’allonge. C’est aussi le cas pour leurs proches et leurs aidants. Le vieillissement est donc au cœur des discussions. Coup de projecteur sur les tables rondes récemment organisées sur ce thème à la Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) Saint-Jean de Malte à Rochefort-sur-Mer (17), dédiée à l’accompagnement de personnes porteuses de Troubles du Spectre de l’Autisme.
Le 19 septembre dernier, la Maison d’Accueil Spécialisée Saint-Jean de Malte, située à Rochefort-sur-Mer, a organisé la journée annuelle des familles des résidents. À cette occasion, l’établissement a organisé des tables rondes sur le thème de l’avancée en âge des résidents et de leurs proches aidants. L’animation de ces tables était menée par Olivier Strak, le psychologue de l’établissement. Une juriste rattachée à un organisme de tutelles et le médecin généraliste de l’établissement ont été sollicités comme personnes ressources. Dix-sept proches aidants étaient présents, notamment des frères et sœurs.
L’établissement travaille depuis de nombreuses années sur cette thématique. L’idée d’organiser des tables rondes est partie d’une réflexion débutée il y a un peu plus d’un an maintenant. « un questionnaire avait alors été envoyée à tous les proches aidants pour connaître leurs besoins en formation, information, explique Sandrine Auger, cheffe de service. La question de l’avancée en âge des résidents était alors ressortie comme un besoin. C’est ainsi que l’idée des tables rondes a vu le jour.
À la MAS Saint-Jean de Malte, la moyenne d’âge des résidents s’élève à 41 ans, ce qui est assez élevé pour des personnes présentant un handicap sévère. La moyenne d’âge des proches aidants est par conséquent elle, assez élevée. Alors… « comment préparer l’’après-soi’ ? » est une question très présente dans les esprits.
Concernant l’avancée en âge des résidents, de nombreux aspects du quotidien sont à adapter : en particulier au niveau de la santé (arthrose, vaccins, prothèses…). Au niveau du rythme de vie et du planning d’activités. La question du maintien du lien avec les parents est également un axe du travail de l’équipe. Quand les parents d’un résident ne peuvent plus se déplacer facilement, quand eux-mêmes deviennent dépendants, que l’accueil de leurs enfants devient difficile… « C’est à nous d’être présents pour aider au mieux et ajuster l’accompagnement pour maintenir le lien », dit Sandrine Auger.
L’établissement est d’ailleurs très soucieux de tous les sujets en lien avec l’éthique. Quand un parent décède, il est important d’accompagner la personne comme n’importe qui. « Le handicap ne doit pas nous porter à surprotéger les résidents, souligne Sandrine Auger. Il est essentiel d’en parler avant le sentiment de perte. Nous faisons aussi beaucoup de choses pour accompagner les résidents dans des moments délicats : les amener voir leurs parents, en Ehpad par exemple, assurer toutes les visites… »
Pour ces tables rondes, la Maison Saint-Jean de Malte a sollicité Madame Nedelek, membre du Conseil de Vie Sociale (CVS) de la Maison Saint-Jean de Jérusalem, également gérée par l’Ordre de Malte France, à Rochefort-sur-Mer. Juriste de formation, celle-ci a pu aborder toutes les questions autour des enjeux administratifs et juridiques sur cette thématique.
En parallèle, la deuxième table ronde était consacrée aux soins. Le Dr.Hoffnung, médecin généraliste de l’établissement l’animait, avec Me Schmitt, infirmière de l’établissement.
Les questions de la fin de vie, du décès des résidents… ont aussi été abordées. « Il est fondamental d’anticiper les volontés des résidents, notamment lorsque cela implique un acte notarial. Des contrats obsèques peuvent également être souscrits, ils permettent de tracer les volontés du résident ou de sa famille en matière de funérailles », explique Sandrine Auger. A la fin de ces tables rondes, le bilan était très positif. Les parents se sont dit sécurisés et rassurés.
« Cela fait 22 ans que je travaille à la MAS. Les évènements qui m’ont le plus marquée sont ceux où l’on peut observer les résidents occuper leur place. Un mariage, une sépulture… ce sont des moments forts lors desquels les résidents nous montrent qu’ils peuvent pleinement jouer leurs rôles sociaux. Cela nous conforte dans l’idée qu’il est important de continuer à défendre leur droit en tant qu’adultes, citoyens à part entière », conclut Sandrine Auger.
L’organisme de tutelle de Madame Nedelek organise prochainement à Saintes (17) une conférence sur le thème « l’après nous… ».
Pour plus d’information, contacter la Maison Saint-Jean de Malte à Rochefort.
Les établissements de l’Ordre de Malte France (données chiffrées de 2023) :
13 établissements et services sanitaires et médico-sociaux
Plus de 800 places/lits
Près de 1500 personnes accompagnées
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