L’Ordre de Malte France a récemment ouvert une épicerie sociale à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Ce projet solidaire, au cœur de la ville, a pour objectif d’apporter une réponse concrète aux difficultés rencontrées par une part croissante de la population.
« Un jour, je suis arrivé dans le local. Tous – bénévoles et bénéficiaires – étaient en train de partager un café en discutant », se réjouit le délégué départemental de l’association, Alain Béranger. « Les personnes en situation de précarité ont vraiment besoin d’une écoute attentive. Nous ouvrons théoriquement à 15 heures mais les bénévoles arrivent plus tôt pour installer et s’occuper de l’administratif (gestion des stocks, commandes, etc.). Certains, le sachant, se présentent avant l’heure officielle et en profitent pour parler. »
L’épicerie sociale a donc tout de suite « trouvé » son public. Située dans le VIème arrondissement, en plein centre-ville, dans un local loué au diocèse à prix modéré, elle est ouverte deux après-midi par semaine, le mardi et le jeudi de 15h à 17-18h, sur rendez-vous.
Chaque bénéficiaire, adressé par les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) de la ville ou par la Maison des Solidarités départementale, est d’abord reçu une première fois, un peu longuement : le temps pour les bénévoles de mieux connaître ses difficultés, ses besoins et ses habitudes. Un certain nombre de points lui est alors attribué en fonction de son « reste-à-vivre » – préalablement calculé par les assistantes sociales lorsqu’elles étudient les dossiers – et de la composition de son foyer. Ces points sont ensuite décomptés à chaque passage en caisse, selon les produits récupérés, dans un souci d’équité. Alain Béranger précise : « Nous proposons un contrat de 6 mois car nous n’avons pas vocation à soutenir indéfiniment nos bénéficiaires. Nous sommes là pour les aider à se réinsérer. Bien sûr, ces 6 mois seront renouvelables si c’est nécessaire. L’une de nos bénéficiaires, par exemple, a eu beaucoup de mal à se remettre d’un accident cérébral. Nous la soutiendrons jusqu’à ce qu’elle puisse travailler à nouveau. Elle reviendra alors… comme bénévole nous a-t-elle dit ! »
C’est le constat fait par le délégué : « Nos bénéficiaires sont plus jeunes que ce à quoi je m’attendais, 40 à 50 ans en moyenne, et ce sont surtout des femmes, dont beaucoup victimes d’accidents de la vie (professionnels, médicaux…). » L’équipe de bénévoles présente accueille jusqu’à 6 personnes par après-midi. Tous ont été d’abord formés par le Siège sur la sécurité alimentaire et sont très impliqués. Sont proposés : des produits frais, secs et non-alimentaires (hygiène corporelle et produits ménagers), ainsi que, parfois, des articles de puériculture. Ces stocks sont fournis par la Banque Alimentaire, le réseau ANDES[1], l’Agence du don en nature et des achats financés par la délégation grâce à des subventions (Mairie, Département, mécénat).
« Ce modèle économique et social innovant est pour l’association un moyen de lutter contre l’insécurité alimentaire tout en renforçant le lien social et la solidarité au sein de la communauté locale », conclut Chloé Ferreira, coordinatrice territoriale de la région PACA pour l’Ordre de Malte France.
[1] Premier réseau national d’épiceries solidaires et sociales.
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