Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié 2017 : « Mineurs migrants : Vulnérables et sans voix »

A travers cette journée créée par le pape Benoit XV en 1914, l’Eglise catholique veut rappeler, que dans chaque pays, les migrants et leurs familles devraient bénéficier à leur arrivée de la pleine reconnaissance de leurs droits. Le Vatican est particulièrement préoccupé par la situation des mineurs, parfois invisibles parce que dépourvus de papiers et d’accompagnateurs. Quand ils arrivent seuls dans les pays de destination, ils ne sont pas en mesure de faire entendre leur voix et peuvent dès lors être victimes de graves violations des droits de l’homme. Le Pape François veut donc attirer l’attention cette année sur le sort des enfants et des jeunes « qui sont trois fois sans défense », parce que mineurs, parce qu’étrangers et parce que sans protection. Communiqué de presse conférence des évêques de France

«Comment ne pas penser à ce sévère avertissement en considérant l’exploitation perpétrée par des gens sans scrupules aux dépens de nombreux enfants contraints à la prostitution ou pris dans le circuit de la pornographie, asservis dans le travail des mineurs ou enrôlés comme soldats, impliqués dans des trafics de drogue et dans d’autres formes de délinquance, forcés à la fuite par des conflits et par les persécutions, avec le risque de se retrouver seuls et abandonnés?» Extrait du message du Pape François

Message du message du Pape François

Accueillir et soutenir les réfugiés de l’urgence à l’insertion

L’Ordre de Malte France partage ces préoccupations cruciales puisque ses équipes et le réseau de l’Ordre de Malte agissent sur tous les fronts, dans les zones de conflits, mais aussi aux frontières de l’Europe et en France.
En effet, accueillir les migrants et les réfugiés dans le respect de leurs droits fondamentaux s’inscrit dans la vocation première de l’association. Face aux importantes arrivées en France et fidèle à sa tradition de secours aux exilés, l’association accueille et soutient les réfugiés de l’urgence à l’insertion.
Fuyant la guerre et les persécutions, les réfugiés qui arrivent en France et qui sont accompagnés par l’Ordre de Malte France, originaires notamment du Proche et du Moyen-Orient, sont bien souvent démunis et traumatisés par le dangereux parcours de l’exil forcé. L’action de l’Ordre de Malte France, possible grâce à la générosité du public, consiste à soutenir matériellement ces familles dès leur arrivée, les accompagner dans leurs démarches juridiques et administratives et favoriser leur intégration en France, notamment par l’accès à l’école ou l’aide à la recherche d’emploi.

Pour les nouveaux arrivants sous le choc de l’exil, l’intégration est un parcours difficile mais toutefois porteur d’espoir :

Témoignage de Mirna, petite fille de 9 ans d’origine irakienne, arrivée en France avec ses parents et ses 6 frères et sœurs en septembre 2014. Elle est la dernière de la famille.

« J’avais 7 ans quand j’ai quitté mon pays, l’Irak. En Irak j’avais plein de copines. J’étais à l’école.

On est parti parce qu’on avait peur de Daesh. On est allé à Erbil, on a dormi dans une église, puis dans un hôtel et dans une école.

On est finalement arrivé en France le 21 septembre 2014.

En arrivant en France, à Tours, on a été dans beaucoup d’hôtels et d’appartements différents et je n’allais pas à l’école. Maintenant je suis à l’école Sainte Marguerite en CE2. J’ai redoublé une fois. C’était dur au début parce que j’avais du mal à parler français. Maintenant ça va. Les élèves ont été très gentils avec moi et je me suis fait plein d’amis. Je suis invitée à plein d’anniversaires. Je joue avec les CM aussi !!

Il ne faut pas que les enfants irakiens et syriens aient peur d’arriver en France. Les copains et les copines sont gentils ! La vie en France aujourd’hui est bien. Je vois mes sœurs et leurs enfants qui viennent souvent chez nous. Maintenant on est France, on est en paix, il n’y a pas la guerre.

Quand je serai grande, j’aimerais être pilote d’un avion et je voudrais aussi aider les autres, donner de l’argent à ceux qui n’en ont pas.

Si je devais donner un mot pour décrire la France ça serait « gentille » parce qu’en France tout le monde est gentil. Si des nouvelles personnes arrivent en France, il faut leur dire que les gens sont gentils ici. »

Quelques mots du père de Mirna, auparavant directeur d’hôpital à Mossoul avant de venir en France avec ses sept enfants en septembre 2014 :

« Avec ma famille, nous sommes venus en France car nous habitions Mossoul, en Irak. La ville est occupée par les djihadistes de Daesh alors nous avons dû fuir.
Je suis père de 7 enfants, et quand nous sommes arrivés en France, ils avaient respectivement 22, 21, 20, 13, 9 et 7 ans.
Ma plus grande fille, en Irak, était professeur d’anglais. La deuxième était en étude d’informatique et la troisième en fac de sport. Les jumelles étaient au collège et les deux derniers étaient à l’école primaire. Après notre venue en France, ce n’était pas facile pour eux. Changer de vie, envisager un futur… tout était difficile.

Au début, l’adaptation a été difficile car beaucoup de choses sont différentes. Mais maintenant ça va mieux, c’est plus facile et mes enfants se sont bien adaptés. La gentillesse des personnes rencontrées à notre arrivée a facilité notre adaptation et maintenant mes plus grandes filles sont à la faculté afin d’apprendre le français et elles sont très heureuses. Pour nos jumelles, ça va mieux, elles se sont faits de nouvelles copines à l’école et se sont aussi adaptées à leur nouvelle maîtresse. Les deux plus petits sont à l’école primaire.
En France, j’ai trouvé l’accueil, la paix et la sécurité, et la gentillesse des gens et la solidarité qu’ils ont envers nous.

Aujourd’hui, j’aimerais être un élément actif dans la société française, en trouvant un travail qui aiderait les autres par exemple. J’espère que les guerres du monde entier cesseront. Elles crééent des situations difficiles pour les gens et les enfants. En Irak, beaucoup de personnes meurent chaque jour à cause de la guerre.
J’aimerais rendre à mon tour tout ce que nous avons reçu quand nous sommes arrivés. »

Découvrir toutes nos actions en France auprès des migrants

Focus sur l’action de Malteser International, corps de secours d’urgence de l’Ordre de Malte en Syrie

L’Ordre de Malte agit au plus proche des victimes, par le biais de Malteser International, l’organisation de secours d’urgence de l’Ordre de Malte.

La guerre en Syrie est une catastrophe humanitaire qui dure depuis trop longtemps. Malteser International intervient dans le pays depuis 2012 et a pu venir en aide aux populations particulièrement meurtries d’Alep, à partir de 2015 et jusqu’à la reprise de la ville par le Régime.

A partir d’une base située à Kilis, en Turquie, à 6 kms de la frontière, Malteser International organise, avec l’aide d’un partenaire syrien, des services médicaux dans les camps de déplacés. Dans l’un d’entre eux, l’organisation supervise un hôpital d’urgence, doté de 40 lits et de 3 salles d’opération. Des soins de base (traitement des maladies courantes et suivi des femmes enceintes) sont assurés dans 4 autres camps. Deux des structures mises en place sont mobiles et peuvent ainsi suivre les mouvements des réfugiés.

En juillet 2015, Malteser International a commencé à soutenir un hôpital pédiatrique situé à Alep, dans la partie contrôlée par l’opposition. « Nous lui avons fourni des équipements, en particulier 12 incubateurs pour les nouveau-nés, et avons assumé les salaires du personnel. Mais les violents bombardements de l’automne 2016 ont compliqué le travail, la structure a dû déménager plusieurs fois, au grand détriment de nos petits patients », explique Janine Lietmeyer, responsable des projets de l’organisation au Moyen-Orient. « Des milliers d’enfants malades et blessés ont été privés de tout traitement médical ». Lors de la reprise de la ville par les forces gouvernementales, le personnel a été évacué et l’hôpital fermé. « Nous n’avons plus les moyens d’intervenir à Alep mais le conflit n’est pas fini. Notre priorité est d’apporter une assistance humanitaire pour sauver des vies. Toujours avec notre partenaire syrien, nous poursuivons le travail dans les camps de réfugiés et distribuons des couvertures et des tentes, notamment aux familles ayant tout perdu dans la bataille d’Alep et trouvé refuge dans la région d’Idlib », ajoute Janine. « Avec nos soutiens sur place, nous avons le projet d’investir dans la réhabilitation des infrastructures des zones reconquises sur l’Etat islamique et de payer les salaires du personnel médical nécessaire ».