100 millions, c’est le nombre de paires de lunettes qui dormiraient dans les tiroirs en France*. Afin de leur donner une seconde vie, depuis une quinzaine d’années, les bénévoles de l’Ordre de Malte France collectent et trient régulièrement les lunettes inutilisées. Découvrez les coulisses de la collecte de lunettes et leur destinée dans le cadre de notre programme optique et ophtalmologique.
*Source : étude OpinionWay (2015)
L’Ordre de Malte France collecte plus de 400 000 paires de lunettes inutilisées par an. Cette collecte est possible à l’aide des bénévoles dans nos délégations, des opticiens, pharmaciens et commerces qui proposent une urne dans laquelle leurs clients peuvent déposer les lunettes inutilisées. Mais aussi grâce aux paroisses, maisons de retraite et entreprises qui relaient cette collecte.
Afin de satisfaire la demande et de répondre au plus grand nombre, seules les lunettes « standards » sont sélectionnées par nos bénévoles. Par exemple, les verres des lunettes ne doivent pas avoir une différence supérieure 0,50 ou ne pas avoir d’astigmatisme supérieur à 0,50.
Tri des lunettes dans le Centre de Tri de Versailles – © Ordre de Malte France
Nos bénévoles effectuent un tri de paires de lunettes dans 5 de nos centres en France (Aix-en-Provence, Clamart – près de 125 000 paires triées en 2018 –, L’Isle-Adam, Versailles – près de 200 000 paires triées par an – et Saint Etienne) afin de les trier, nettoyer, mesurer, étiqueter, parfois réparer, puis de les envoyer au centre logistique situé à Bois-d’Arcy (78).
Etiquetage des paires de lunettes sélectionnées dans le Centre de Tri de Versailles – © Ordre de Malte France
LES DIFFERENTES ETAPES DU TRI DES LUNETTES
À l’échelle mondiale, d’après les estimations de l’OMS (2018), environ 1,3 milliard de personnes vivrait avec une forme de déficience visuelle. Pourtant, environ 80 % des déficiences visuelles sont jugées évitables grâce à des lunettes ou des soins. 90% des personnes concernées vivent dans les pays en voie de développement dans lesquels l’accès à la prévention et aux soins est fortement diminué.
En Afrique, les personnes touchées par la pauvreté ne peuvent accéder ni aux soins ophtalmologiques, ni aux lunettes correctrices. Certaines pathologies, résultant de l’albinisme ou de la lèpre notamment, renforcent souvent les situations de précarité et d’exclusion. Ces personnes ont donc besoin d’aide et la collecte de lunettes se révèle alors essentielle. Environ 10% des lunettes collectées par l’Ordre de Malte France sont sélectionnées pour être envoyées en Afrique (Burkina Faso, Bénin, Côte d’Ivoire, Cameroun, Sénégal, Togo, Guinée, Congo et aussi Madagascar) pour les proposer à des personnes en déficience visuelle.
En septembre 2014, l’Ordre de Malte France lance son programme optique sous la responsabilité d’un chirurgien-ophtalmologue bénévole afin de développer sa chaine de l’optique dans les pays où il est présent. L’Ordre de Malte France se situe dans le cadre de la stratégie mondiale définie par l’OMS dont le programme « Vision 2020 : le droit à la vue » vise à éliminer la cécité évitable d’ici l’année 2020 et prône la mise en œuvre de soins de qualité. Ce programme optique va au-delà de la distribution des lunettes puisqu’il s’étend au diagnostic et au traitement médico-chirurgical des patients porteurs de cataracte ou de glaucome.
Le dépistage des troubles de la vision et des pathologies se généralise et vise à la mise en place d’un service ophtalmologique dans tous les hôpitaux et dispensaires gérés par l’association : 3 hôpitaux et 3 centres de santé sont déjà équipés en 2019.
Pour pouvoir proposer des interventions chirurgicales de la cataracte et du glaucome, l’Ordre de Malte France finance, avec ses fonds propres ou avec le soutien de bailleurs de fonds comme la Fondation L’Occitane, des missions chirurgicales effectuées par des chirurgiens locaux (Burkina Faso), et des missions d’expertise médico-chirurgicale réalisées dans ses hôpitaux.
Consultation ophtalmologique dans la lunetterie à Ouagadougou – © Sophie Garcia
Par ailleurs, au Burkina Faso, un atelier de lunetterie a été créé en 2012, avec le soutien des opticiens Krys et du fabricant Essilor notamment, dans le dispensaire Saint Jean de Malte à Ouagadougou, afin de concevoir des lunettes neuves répondant aux besoins du patient. Grâce à nos cliniques mobiles au Burkina Faso, au Bénin et au Cameroun, un lunetier et un ophtalmologue se déplacent dans les villages pour dépister les habitants, les équiper de lunettes puis diriger vers l’hôpital les personnes ayant besoin d’une opération chirurgicale.
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