Un peu plus de 3 mois après leur décollage de Paris-Orly, le couple de trentenaires nous a fait parvenir son premier rapport de mission.
Lui directeur commercial, elle responsable d’une crèche : rien ne prédisposait a priori Thomas et Perrine, 37 et 36 ans, à s’expatrier pour 2 ans à des milliers de kilomètres de chez eux. Rien, sinon une profonde volonté de « mettre notre temps et nos compétences professionnelles au service des plus démunis » selon leurs propres mots.
À l’occasion d’un voyage en camping-car de 7 mois en Argentine, l’idée de partir en mission humanitaire fait alors son chemin, à suite notamment de rencontres avec des couples ayant vécu des expériences similaires.
Thomas et Perrine d’Hérouville
Quitter son pays pour deux ans ne s’improvise pas… surtout lorsque l’on part avec quatre enfants dont une petite fille de 3 mois !
« Nous savons ce que nous quittons, nous ne savons pas ce que nous allons gagner » : un grand saut vers l’inconnu qui heureusement, a pu être minutieusement préparé durant les mois précédant le départ. Des vaccins au logement en passant par la scolarisation des enfants, rien n’a été laissé au hasard pour que la mission puisse se dérouler au mieux.
« À Djougou, nous sommes logés dans une maison située dans l’enceinte de l’hôpital, meublée pour accueillir toute notre famille. Les deux grands vont à l’école (CM2 et CE2), à quelques minutes en voiture seulement de la maison. »
La famille au complet au départ de Paris-Orly, le 15 janvier dernier
Bagages déposés à l’aéroport la veille, tous les 6 s’envolent à 6h30 pour le Bénin, « remplis d’impatience mais sans nécessairement réaliser que nous partons pour notre nouveau « chez nous » pour 2 ans ! »
Accueillis sur le tarmac à Cotonou par Samuel (membre de la Communauté de l’Emmanuel) et un autre couple de volontaires Fidesco en mission dans le Sud du pays, les d’Hérouville resteront cinq jours à leurs côtés. « C’était très chouette de faire leur connaissance et de visiter la ferme agro-écologique qu’ils ont créée pour cultiver l’artemisia, une plante Africaine qui soigne le paludisme. »
Ce trajet dans les terres d’environ 500 kilomètres se fait en voiture parmi « les camions de coton surchargés, les motos transportant jusqu’à 6 passagers, les piétons, les chèvres, les vaches…et les trous. » Un voyage pour le moins inhabituel qui prend fin à la tombée de la nuit, lorsque le couple et ses enfants arrivent à Djougou, dans la maison mise à leur disposition pour deux ans.
Thomas d’Hérouville
Tristan et Robin, les aînés, ont pu rapidement reprendre le chemin de l’école. Une école bien différente de celle qu’ils ont laissée derrière eux en France, mais leur père est optimiste : « Malgré la chaleur, ils se sont vite habitués à l’uniforme. Leurs journées sont bien remplies : 7h45 à 12h, puis 15h à 17h30. Le soir, la quantité de devoirs est assez impressionnante : exercices et leçons à savoir par cœur ! »
Pendant que les plus grands apprennent donc de toutes nouvelles choses – dialectes, système des institutions béninoises… – , Esteban et Manon sont pris en charge par Baké, une nourrice habitant Djougou. « Manon se fait à la mode africaine et a trouvé sa place dans son dos ! »
Au sein de l’hôpital Saint-Jean de Malte, premier employeur de la ville, Thomas a commencé sa mission de chargé de mission auprès du Directeur.
Sa femme Perrine, quant à elle, démarrera en mai au sein du service néonatalogie.
Au Bénin, l’action de l’Ordre de Malte France s’articule autour de l’hôpital Saint-Jean de Malte de Djougou.
En plus des consultations de médecine générale et de spécialité (pédiatrie, ophtalmologie, gynécologie), il accueille depuis 1997 un centre dédié à la santé de la mère et de l’enfant, la « Maison Marigot ». Ce dernier a pour mission de prévenir la mortalité infantile et les anomalies de croissance constatées chez les nouveau-nés pour cause de malnutrition, au sein de l’hôpital mais aussi auprès des populations des villages environnants les plus isolés.
>> en savoir plus notre programme de lutte contre la malnutrition au Bénin
Thomas d’Hérouville a pu se rendre dans les villages ciblés par le programme pour participer à la sensibilisation des jeunes mères et à l’examen de leurs nouveaux-nés
N’étant pas de profession médicale, le cœur de mission de Thomas n’est pas sur le terrain : « Je travaille sur des sujets en parallèle du quotidien de l’hôpital : communication, recherche de fonds, partenariats, énergies renouvelables …en étroite collaboration avec les différents services de l’hôpital. »
Véritable « ville dans la ville », l’hôpital comporte en effet de nombreux services administratifs : affaires financières, affaires économiques et sociales, statistiques, comptabilité, informatique, maintenance, véhicules… Suite à la migration dans de nouveaux bâtiments à l’été 2017, ces derniers doivent être coordonnés pour assurer le bon fonctionnement de la structure et un accueil optimal des patients : c’est notamment dans ce cadre de transition que s’inscrit le travail de Thomas.
Thomas d’Hérouville
Thomas découvre son poste en compagnie de Chantale, Chef des services administratif et financier de l’hôpital
Pour l’instant, Thomas est encore en phase de découverte et d’apprentissage pour s’imprégner de la « vie » de l’hôpital, son mode de fonctionnement, son histoire et ses nombreux acteurs : « Je suis en cela bien aidé par mes collègues, le directeur, son assistante… et bien entendu les patients qui me sont très précieux ! »
Avant l’été, nous aurons reçu d’autres nouvelles de la famille d’Hérouvillle : Thomas pourra davantage nous détailler ses missions tandis que Perrine aura démarré son travail d’infirmière puéricultrice. Restez connectés sur notre page Facebook !
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