La situation des civils en Syrie empire après l’attaque aérienne sur le convoi humanitaire, lundi dernier, qui a marqué l’arrêt complet des distributions d’aide humanitaire des Nations Unies dans le pays. Le convoi était pourtant clairement indiqué comme humanitaire et contenait des produits d’aide, destinés à 78 000 personnes vivant à Uram al-Kubra. 18 des camions ont été détruits ou endommagés par les bombardements, qui ont coûté la vie à 20 personnes.
« Ce récent incident est simplement le dernier d’une longue série d’attaques ciblées visant les structures médicales et les infrastructures sociales de la région d’Alep« , explique Janine Lietmeyer, responsable des projets au Moyen-Orient pour Malteser International, l’organisation de secours d’urgence de l’Ordre de Malte. « Avec la fin du cessez-le-feu, la situation sur place n’a fait qu’empirer et les civils sont enfermés dans les zones assiégées de la ville, exposées à de nouvelles attaques aériennes. Une nouvelle vague de violences s’abat sur la région. Nos partenaires sur le terrain ont rapporté que l’est d’Alep avait été touché par 100 bombardements aériens et 30 bombes pour la seule journée de mardi.«
L’hôpital pédiatrique soutenu par Malteser International a été la cible de nombreux bombardements pendant l’été, forçant le personnel médical à déplacer toutes les activités dans la cave de l’hôpital. Le mois dernier, le personnel médical a pris en charge 4 000 enfants, dont la moitié avait moins d’un an. Les maladies les plus fréquentes sont des diarrhées et des maladies respiratoires, mais on note un nombre alarmant de cas de méningite et de rougeole. Pour le moment, les stocks de médicaments sont suffisants, mais les réserves de carburant pour faire fonctionner les générateurs de l’hôpital et offrir de l’électricité pour soigner les patients, y compris pour faire fonctionner les incubateurs pour les nouveau-nés, s’épuisent.
« Si les produits d’aide ne peuvent être acheminés dans les zones assiégées de la ville, les habitants sont presque condamnés à mort« , craint Janine Lietmeyer. « J’ai demandé à nos partenaires sur le terrain comment nous pourrions les aider. Ils ont simplement répondu « priez pour nous » ».
Malteser International soutient l’hôpital pédiatrique depuis juillet 2015, paye les salaires du personnel médical et finance l’achat de matériel tel que des ventilateurs et des incubateurs. L’organisation offre également une prise en charge médicale à 300 000 personnes dans quatre unités médicales de base à la frontière entre la Turquie et la Syrie. La moitié des patients sont des déplacés internes ayant trouvé refuge dans des camps.
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