Après près d’une année d’interruption, l’hôpital de l’Ordre de Malte à Djougou, dans le nord-ouest du Bénin, a rouvert ses ateliers de démonstrations culinaires. Leur objectif : apprendre aux mères de famille à constituer des repas équilibrés avec les aliments locaux, pour mieux prévenir la malnutrition.
La crise sanitaire avait entraîné leur suspension. Aujourd’hui, ils sont de nouveau ouverts. Depuis le 18 février, la Maison Marigot, située dans l’enceinte même de l’hôpital de Djougou, au Bénin, accueille des mères de famille dans un objectif de prévention contre la malnutrition, véritable fléau dans cette région d’Afrique de l’Ouest.
Le jour de la reprise de ces démonstrations culinaires, la Maison Marigot, Centre de Protection Maternelle et Infantile de l’Hôpital, était en effervescence. Soixante femmes, des quartiers de Yalwa et Zountari de Djougou, se sont présentées à partir de 9 heure à cette activité. Ce jour-là, la farine enrichie était l’élément central de cette démonstration. Les participantes ont ainsi pu mettre en pratique la préparation et la transformation de cette farine à haute valeur nutritive, composée à la fois de sorgo, de maïs, de mil, de riz et de soja.
L’hôpital de l’Ordre de Malte de Djougou, se situant dans le quartier de Zountari et en périphérie du quartier de Yalwa, a donné à cette reprise un aspect symbolique. En effet, les femmes de ces quartiers sont particulièrement sensibles aux actions quotidiennes de la Maison Marigot, en faveur de leur communauté.
En raison de la pandémie entraînée par le Covid-19, la plupart des femmes du quartier avaient cessé de fréquenter la Maison Marigot. Certaines continuaient à essayer de venir alors que les activités étaient suspendues et devaient être renvoyées chez elles. Ainsi, pendant l’année qui vient de s’écouler, celles-ci ne se rendaient sur place que pour faire peser leurs enfants malnutris, nécessitant un suivi. Parmi ces femmes, nombreuses sont celles qui ont souligné le manque suscité par la suspension des activités, mettant en évidence la dimension sociale de ces ateliers culinaires.
Sur les soixante femmes présentes à la Maison Marigot pour assister aux démonstrations culinaire le 18 février, 56 sont revenues quelques jours plus tard pour la pesée de leur bébé. Cela a permis de repérer un enfant atteint de malnutrition sévère, immédiatement hospitalisé.
Pour l’occasion, pagnes colorés ont côtoyé les masques, rappelant que malgré la reprise bienvenue de cette activité, le personnel de l’hôpital et ses bénéficiaires restent prudents face au Covid-19 qui continue à sévir. Les applaudissements, en réponse aux différents slogans, témoignent de la force collective de toutes ces femmes. Malgré le contexte sanitaire, celles-ci restent mobilisées dans la lutte contre la malnutrition. La semaine suivante, une cinquantaine de femmes du quartier de Baparapé se sont rendues à ces ateliers culinaires. Un signe plus qu’encourageant pour le maintien de cette activité au cœur de l’hôpital.
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