Tous les dimanches depuis le 1er novembre 2013, les bénévoles de l’Ordre de Malte France à Aix-en-Provence installent une double tente sur le parvis de l’église Saint Jean de Malte. C’est sous ce chapiteau éphémère qu’ils accueillent des personnes sans-abri et isolées pour un petit déjeuner. Rencontre avec Michel Casorla, responsable de cette activité.
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans cette action au service des personnes sans-abri ?
Je suis un jeune retraité, ancien officier de gendarmerie. Je voulais profiter de mon temps pour faire quelque chose dans le bénévolat solidaire. Quand on se lance dans ce genre d’activité, on ne se pose pas trop de questions. Au départ c’était une volonté, celle d’être actif, de me rendre utile, aujourd’hui c’est un enrichissement personnel.
L’Ordre de Malte France correspondait à mes attentes aussi bien du point de vue des actions proposées que du point de vue de la religion. Je me suis assez bien identifié. Etre bénévole à l’Ordre de Malte France, c’est la concrétisation de ma volonté d’être utile et de partager ce que j’ai. En plus des petits déjeuners, je suis aussi bénévole à l’Institution des Invalides de la Légion Etrangère à Puyloubier qui accueille des anciens légionnaires.
En quoi consiste cette action de solidarité?
Tous les dimanches matin, nous partageons un petit déjeuner avec des personnes vivant dans la rue. On offre quelques instants d’écoute, de chaleur, de bien-être. La notion de partage est très importante.
Ce sont toujours les mêmes personnes qui viennent. Ils arrivent vers 9h15 et restent souvent jusqu’à ce que la tente soit démontée. Certains nous aident même à ranger le matériel. Cela prouve le lien social qui se crée entre eux et nous. Ce sont en général des hommes isolés, qui viennent avec leur chien.
Pour nous, c’est un moment privilégié de partage et d’écoute pendant lequel nous sommes à leur disposition. Le respect est primordial, il n’y a pas de familiarités. Ils sont assez pudiques, c’est eux qui établissent le contact. La plupart souffre du regard des autres, ou alors tout simplement du fait qu’on ne les regarde pas. Peu à peu des liens se créent. Quand on les écoute, qu’on les regarde, ça finit par sortir. Depuis quelques temps une personne qui a trouvé du travail et un logement continue à nous rendre visite. Il est content qu’on le regarde différemment à présent.
Comment ces petits déjeuners ont-ils changé votre vision des personnes de la rue ?
Je n’avais jamais côtoyé de personnes à la rue. Aujourd’hui, je les perçois différemment. Quand le dialogue s’installe, on passe au-dessus des différents préjugés. On voit l’homme, la personne. Ils ont souvent eu des accidents de la vie. Parfois ils se confient, nous on écoute. Ils nous font partager leur quotidien. On découvre que certains ont un téléphone, qu’ils sont au fait de l’actualité. Nous avons de vraies conversations avec eux. Au début il faut se lancer, c’est un public un peu particulier, instable, parfois violent dans les paroles. Mais au fil du temps, on établit de belles relations humaines. |
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