Lutte contre l’exclusion : plus de 12 000 personnes soutenues l’hiver dernier

Chaque année, l’Ordre de Malte France lance de nouvelles activités au profit des personnes sans abri ou en situation de grande précarité. Cet hiver, une dizaine d’actions nouvelles ont ainsi vu le jour : petits déjeuners, maraudes, consultations médicales…

Ils ont ouvert leurs portes pour la première fois l’hiver dernier à Marseille, Saint Brieuc, Rennes, Grenoble, Creil, Versailles, Poissy et Bagneux. Les petits déjeuners de l’Ordre de Malte France existent à présent dans 52 villes de France. Les samedis ou les dimanches matin, les bénévoles se retrouvent sous une tente montée pour l’occasion, ou dans un local, pour partager un petit déjeuner avec des personnes isolées et en grande précarité. Un moment convivial important, autour d’un café et de viennoiseries, pour garder un lien social, qui est parfois le dernier rempart avant l’exclusion totale.

A Toulouse, le petit déjeuner existe depuis 7 ans déjà, et chaque année les personnes accueillies sont de plus en plus nombreuses. « Par rapport à l’année dernière, nous remarquons surtout une augmentation du nombre de femmes, explique Eliette, la dynamique bénévole responsable de cette activité. Nous avons retrouvé les habitués des années passées, et nous avons accueilli de nouveaux venus. On a l’impression qu’ils sont moins nombreux qu’avant à être sortis de la pauvreté ». Au total, 53 bénévoles ont donné de leur temps cet hiver pour distribuer plus de 2000 soupes et petits déjeuners à presque 200 personnes sans abri sur Toulouse. « Nous avons la chance d’avoir beaucoup de bénévoles de différentes générations, se réjouit Eliette. Cette diversité est importante, une vraie osmose se créé entre les participants, tous font preuve d’une grande humilité et d’une incroyable générosité ».

C’est ce climat de convivialité que les personnes accueillies apprécient. « On leur laisse le temps de se poser, on dialogue avec eux. Ils peuvent passer la matinée avec nous et échanger ; plaisanter ensemble est très important ». Après plusieurs années à la tête de cette activité, l’implication de la responsable reste intacte : « Vu de loin, je suis toujours aussi émue par les personnes rencontrées » confie-t-elle.

Dans certaines délégations, les distributions de petits déjeuners sont complétées par d’autres activités de lutte contre l’exclusion. A Strasbourg par exemple, l’équipe a lancé sa première maraude en partenariat avec le Samu social. Tous les vendredis et un dimanche par mois, des bénévoles se relaient par groupe de 4 pour parcourir les rues de la ville à bord de la camionnette de l’association. De 20 heures à 2 heures du matin, ils distribuent des soupes, des cafés, engagent la discussion avec les personnes qui dorment dehors, et si celles-ci le souhaitent, les conduisent vers un centre d’hébergement d’urgence.

Pascual a monté cette activité l’hiver dernier : « Nous sommes partis de rien, et pourtant, en quelques mois, une cinquantaine de bénévoles nous ont rejoint. Une mobilisation qui nous a permis d’œuvrer concrètement pour les personnes de la rue ». Cette première saison de maraudes associées aux distributions de petits déjeuners à Strasbourg, a permis d’établir des contacts avec plus de 1000 personnes. « Ces deux actions sont complémentaires, explique Pascual, elles permettent de maintenir un contact avec les personnes sans domicile fixe ou en situation d’isolement à Strasbourg. Des prospectus sont distribués lors les maraudes pour inviter les personnes sans abri à se rendre aux petits déjeuners du weekend. » Les maraudes facilitent la veille sociale et vont à la rencontre des personnes de la rue, tandis que les petits déjeuners offrent un point fixe pour une distribution alimentaire. Mais dans les deux cas, ces activités sont surtout des lieux d’échange, d’écoute et d’accueil inconditionnel des personnes en difficulté.