En plein cœur de Paris se trouve la MAS Saint Jean de Malte. Cet immense bâtiment de 8500 m2 accueille 365 jours par an, 76 personnes en situation de handicap. Au-delà des soins dispensés par une équipe paramédicale (kinésithérapeutes, orthophonistes, psychologues, ergothérapeutes), les résidents bénéficient d’un accompagnement individuel permettant à chacun de s’épanouir et de réaliser un véritable projet de vie.
« Ce que remarque le visiteur qui entre à la MAS Saint Jean, c’est sa vitalité, l’énergie qui y règne » témoigne Jean-Louis Chabrier, le directeur de l’établissement. Et en effet, ici, aucune journée ne se ressemble ! Après une matinée réservée aux soins, tout le monde rejoint son unité pour le déjeuner. Autour d’une grande table, les résidents et le personnel se retrouvent pour partager un moment de convivialité.
Au menu du jour, boudin et purée de pomme de terre. La purée ne fait pas l’unanimité et certains résidents en profitent pour envoyer une gentille boutade aux cuisiniers qui leur rendent visite. Ceux-ci ne manquent pas de leur rappeler qu’il existe un Conseil de la Vie Sociale, auquel tout le monde peut donner ses idées de menu… Car s’impliquer dans le quotidien, c’est aussi une façon de participer !
Le responsable des sorties profite du déjeuner pour faire le tour de l’établissement et annoncer la prochaine activité programmée : la comédie musicale de Pascal Obispo, Adam et Eve. Les résidents devront s’inscrire avant la fin de la semaine s’ils souhaitent y participer. « Combien ça coute ?« , demande Marcel… Parmi toutes les sorties proposées (Holiday on Ice et la Cité de la Musique cette même semaine), il faut faire son choix !
A 14h, c’est l’heure de pointe dans les ascenseurs. Toute la maisonnée s’agite pour le début des activités. Chaque résident, selon ses goûts et ses préférences, participe à un atelier. Et le choix est vaste : informatique, danse harmonie, scrabble, piscine, créativité, reportage, sarbacane, mythologie… C’est en développant leurs centres d’intérêt que les résidents élaborent leur projet de vie, axé sur la création artistique, le sport, ou encore, la formation professionnelle. Pour Xavier, par exemple, c’est le slam. Dans son cahier, qu’il ne quitte jamais, il range ses compositions aux côtés d’autres textes poétiques écrits par Grand Corps Malade, un slameur renommé qui est venu à la MAS et qu’il a eu la chance de rencontrer. Cette passion, c’est aussi un facteur de réinsertion sociale. Xavier profite de cet art pour intervenir dans des écoles, sensibiliser les jeunes au handicap, briser la glace, et cerise sur le gâteau, faire découvrir son slam.
Au 3ème étage de la MAS, une douzaine de résidents participent à l’atelier théâtre avec Manuel. Après quelques exercices de respiration, les comédiens se lancent dans une improvisation sur un thème imposé. Dispute conjugale pour deux d’entre eux. Le public attentif éclate de rire à chaque répartie du « mari infidèle », qui répond comme il peut aux accusations de sa « femme ». Même si les situations individuelles ne permettent pas la même expression corporelle, tout le monde s’investit. A son tour, Gilbert se lance dans une improvisation autour d’un livre qu’il a lu récemment et qui l’a particulièrement marqué : Le prix à payer, de Joseph Fadelle.
Du rez-de-chaussée s’échappent quelques notes de musique. Sûrement l’activité préférée des résidents, car l’atelier fait salle comble. A la guitare, l’animateur improvise une ballade et les participants ne se font pas prier pour chanter. Les plus audacieux se lancent même dans un solo vocal. Mais ce que chacun attend avec impatience, c’est la chanson de Marcel. Ce résident, passionné de musique, réalise ses propres compositions. Devenue un hymne à la Maison Saint Jean de Malte, sa chanson, « Le handicap n’est pas une prison » est reprise en chœur par tous les mélomanes.
A 16h, c’est l’heure du thé « littéraire ». Sous l’impulsion de Cécile, une des résidentes, la bibliothèque a été récemment réorganisée : nouvelle signalétique et achat de nouveaux livres. La bibliothèque sert aujourd’hui de cadre à deux ateliers : « contes audio », conduit par Cécile elle-même, et « thé littéraire » avec Florence, une animatrice qui lit avec énergie des ouvrages, au gré des envies de son auditoire.
Vers 17h, le dernier atelier de la journée touche à sa fin. Les résidents ont deux heures devant eux avant d’aller dîner. Trois d’entre eux se préparent pour la sortie du soir : l’opéra Le roi singe à la Cité de la Musique, située à quelques pas de la Maison Saint Jean de Malte. D’autres vont répéter leur texte pour la pièce de théâtre de juin prochain. Demain, une autre journée chargée d’activités s’annonce d’ores et déjà : boccia, parcours fauteuil, informatique, mythologie…
A l’occasion de la Semaine Nationale des Personnes Handicapées Physiques, le personnel et les résidents de la Maison Saint Jean de Malte vous invitent à venir découvrir leur établissement.
Mardi 13 mars de 10h30 à 22h |
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