Qu’est-ce que la réinsertion sociale ?

Notre association s’est donné pour mission d’aider les personnes, quelles que soient les difficultés qui les empêchent de retrouver leur dignité humaine. Pour se faire, se réinsérer socialement en bénéficiant d’un soutien humain est indispensable.

Définition de la réinsertion sociale

La réinsertion sociale est un processus mis en place dans de nombreux pays, notamment en Europe, pour permettre aux individus vivant dans des situations difficiles de faire une transition avec leur passé et leur nouvelle vie et retrouver une certaine dignité.

L’objectif est de permettre aux personnes isolées et exclues de la société de trouver un travail et de nouer des liens sociaux afin de retrouver une autonomie personnelle, professionnelle et une confiance en soi. En d’autres termes, réinsertion sociale et réinsertion dans le monde travail possèdent des enjeux communs, et vont de l’élaboration d’un projet jusqu’au retour à l’emploi et à la jouissance de droits sociaux jusqu’alors éloignés de la personne en difficulté.

Ce processus passe par la mise en place d’un certain nombre d’interventions. Celles-ci ont pour rôle de les aider à devenir autonomes, à mieux s’intégrer dans la communauté et retrouver une certaine liberté. Elles prennent par exemple en compte la formation professionnelle, l’inclusion à des ateliers, ou encore, à un projet socio-éducatif dont le but est de favoriser la réinsertion dans une globalité des plus démunis.

Il faut noter que le processus de réinsertion sociale doit être adapté à chaque individu en fonction de sa personnalité et ne doit pas être forcé. C’est pour cela qu’il existe des structures d’insertion composées de spécialistes formés pour aider des publics divers dont les personnes placées sous-main de justice, les personnes rencontrant des difficultés sociales, ou encore, les personnes handicapées et les jeunes en difficulté.

• L’aspect organisationnel

Il s’agit ici de trouver des solutions pour combler les besoins primaires de l’individu, en l’accompagnant notamment dans un processus d’insertion dont il est l’acteur principal. L’Ordre de Malte France se charge alors de proposer un logement, généralement dans un centre d’hébergement d’urgence ou au sein de nos fleurons pour les personnes sans-abri. Nous mettons à la disposition des bénéficiaires une « maison », des sanitaires, mais aussi de la nourriture et des vêtements.

Ainsi, ils peuvent se concentrer sur leur processus de recherche d’emploi en vue de se réinsérer sur le marché du travail grâce à un projet, ainsi que sur leur construction sociale et psychologique. Les personnes sans domicile fixe qui sont hébergées dans nos fleurons logent dans des cabines doubles, ce qui leur permet de faire connaissance et nouer des liens facilitant la cohésion sociale avec moins de difficulté qu’en étant dans la rue.

Les personnes accueillies sont suivies par un travailleur social afin de faciliter leur processus d’insertion sur le marché de l’emploi en fonction de leurs projets. Le fait de proposer un suivi personnalisé entre également en jeu dans la lutte contre l’exclusion des personnes démunies et subissant des inégalités.

De plus, en cas d’addictions particulières comme l’alcool ou la drogue, il est possible de bénéficier d’un suivi dans un centre spécialisé. Aussi, nous mettons en place un certain nombre de programmes pour aider les individus à avoir une vie plus épanouie.

L’aspect occupationnel et la réinsertion sociale consiste surtout à trouver une occupation pratique qui aide l’individu à gagner de l’argent et/ou à se sentir utile à la communauté. Il peut ainsi suivre une formation, trouver un travail ou faire du bénévolat.

Ces éléments sont essentiels dans le processus de réintégration sociale. Être occupé permet à l’individu d’avoir une meilleure estime de lui, de développer son tissu social. De plus, une occupation peut lui apporter une nouvelle source de revenus. C’est pourquoi l’insertion par l’activité est l’une des meilleures façons de lutter contre l’isolement.

• L’aspect relationnel

Le volet relationnel de la réinsertion sociale intègre la mise en place d’outils visant à aider l’individu en difficulté à entretenir des relations saines avec son entourage notamment sa famille et ses pairs. Il faudra surtout l’aider à plus s’impliquer dans sa communauté en participant à la vie sociale de celle-ci.

La réinsertion sociale ne concerne pas seulement les personnes en situation précaire ou les sans-abris. Dans certains cas, il peut s’agir d’anciens détenus et la mise en place de ces divers processus peut prendre assez de temps. De ce fait, ces personnes sont orientées vers des structures et des associations adaptées pour favoriser la réinsertion sans sa globalité.

Le rôle des centres d’hébergement et de réinsertion sociale

Les centres d’hébergement et de réinsertion sociale CHRS représentent pour les détenus libérés des solutions temporaires d’hébergement. Elles sont adaptées non seulement aux détenus et sortants de prison (en récidive ou non), mais aussi pour les personnes et les familles isolées, rencontrant une difficulté financière, sociale ou sanitaire.

Pour les individus détenues et ex-détenues soumises à des problématiques de réinsertion sociale et professionnelle dues aux conditions de détention du milieu carcéral et pénitentiaire fermé, les CHRS sont de bons moyens de réinsertion en milieu ouvert. Ces structures mettent notamment en place ce qu’on appelle le chantier d’insertion pour favoriser le processus d’insertion professionnelle.

Une fois intégrées à ces centres d’hébergement et de réinsertion, ces individus en difficultés peuvent bénéficier d’accompagnement et de suivi à la fois social et parfois psychologique. L’objectif étant de les aider au fil du temps à retrouver une certaine autonomie sociale et personnelle. Les CHRS offrent à leurs pensionnaires des éléments d’adaptation à la société à travers l’apprentissage, une formation ou un travail. Les personnes en situation de handicap ne pouvant exercer aucune activité perçoivent quant à elles une rémunération.

Dans un CHRS, les personnes acceptées vivent en communauté en attendant de se prendre en charge toutes seules. Bien évidemment, ces solutions d’accueil contiennent des parties privatives. Toutefois, vivre au sein d’un CHRS demande une participation financière de la part des personnes acceptées.

Cette dernière correspond aux frais de logement, mais aussi aux frais d’entretien. Il s’agit d’un paiement qui a essentiellement pour but de leur apprendre à se réhabituer à une gestion efficiente de leurs finances personnelle et familiale. Elle est fixée en fonction des ressources de l’individu ou de l’ensemble de la famille. Toutefois, seules les personnes ayant une source de revenus sont soumises au paiement de ces frais.

Les Fleurons de l’Ordre de Malte France

Afin de permettre aux personnes sans domicile fixe de se loger, l’Ordre de Malte France met à disposition ses deux fleurons aménagés. L’accueil et l’accompagnement social sont au cœur de ces projets afin de permettre aux personnes en grande difficulté de construire un projet social et professionnel personnalisé.

• Un Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU)

Amarré dans le 15ème arrondissement de Paris depuis 1999, le Fleuron Saint-Jean, accueille près de 50 hommes en situation de grande précarité. Orientés par le 115, ils sont dirigés vers ce CHU, pour un embarquement temporaire leur permettant, dans un premier temps, de souffler, d’avoir un toit pour retrouver une stabilité, puis de reprendre les forces nécessaires pour élaborer un nouveau projet de vie.

Grâce à une dizaine de salariés, cet établissement assure un accueil et un accompagnement inconditionnels tout en s’adaptant à chaque passager. Ils sont ainsi suivis par un travailleur social, afin de formaliser leur projet et de fixer les axes prioritaires à travailler. L’accompagnement social concerne l’accès aux papiers d’identité et aux droits, la couverture sociale, les démarches RSA ou de régularisation administrative, mais également l’accès à la santé avec la présence d’un médecin généraliste et d’une équipe d’opticiens bénévoles, etc…

Le maintien et l’accompagnement vers l’emploi ou la formation professionnelle, comme la rédaction de CV et la prise de contact avec les spécialistes de l’emploi et la socialisation font également parties du programme de réinsertion. Les passagers sont orientés vers les accueils de jour parisiens et peuvent participer à des activités, rencontrer des juristes, des référents sociaux, des agents administratifs de la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie).

Souvent isolés, ces hommes ont, pour une grande partie, perdu leurs liens familiaux. L’Ordre de Malte France a à cœur de les aider à les maintenir pour certains et les renouer pour d’autres. Pour terminer ce parcours vers la réinsertion, les bénévoles participants à l’équipage du Fleuron Saint-Jean préparent la sortie de ses passagers. Dès le début du séjour, le travailleur social effectue une évaluation sociale de la situation particulière de chacun pour qu’ils puissent bénéficier d’une place dans une structure adaptée, avec une prise en charge pérenne à l’issue de leurs séjours.

Des bénévoles assurent chaque soir des missions d’accueil, de préparation et de service des repas et d’animation, dans un esprit de partage, de convivialité et de chaleur humaine.

• Une passerelle vers la réinsertion

Depuis 2008, ce Centre d’Hébergement de Stabilisation situé à Asnières-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, accueille 30 hommes fragilisés par la vie, mais en chemin vers la réinsertion et l’autonomie. Envoyés par le SIAO (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation) qui permet de gérer toutes les demandes d’hébergement et de logement pour les gens qui sont en situation d’errance, l’Ordre de Malte France les accueille et les accompagne vers une réinsertion dans sa globalité jusqu’à leur entrée dans un hébergement ou logement pérenne.

L’équipe du Fleuron Saint-Michel met en place des moyens concrets pour les aider à se reconstruire. Comme le fleuron Saint-Jean, un toit agréable où se poser, souffler, reprendre les règles de vie sociale leur est proposé ainsi qu’un accompagnement personnalisé pour définir leur projet professionnel, le tout dans un univers convivial.

Une dizaine de salariés sont au service des passagers qui ont fortement besoin d’être épaulés pour sortir du cycle infernal de la précarité. Structure innovante par ses actions d’encadrement et de tutorat personnalisés, le Fleuron Saint-Michel offre un suivi professionnel bienveillant, en partenariat avec d’autres structures. Concernant l’accès à l’emploi, l’Ordre de Malte France les accompagne sur le plan social en les aidant et en les guidant dans toutes les démarches nécessaires pour se réinsérer dans la société. Certains arrivent en ayant déjà un emploi ou en étant en formation, les autres sont coachés pour préparer leurs entretiens d’embauche et mis en relation avec des spécialistes. Ils sont également appuyés dans la constitution des dossiers de logements.

C’est sans distinction d’origine, d’âge ou de religion que le Fleuron Saint-Michel œuvre chaque jour pour ces hommes fragilisés. Cependant, la condition préalable afin d’y être accueilli est de se trouver dans une dynamique professionnelle, en situation d’emploi ou de formation et de ne pouvoir, du fait de la situation économique ou de problématiques personnelles, accéder immédiatement à une résidence sociale ou à un logement stable. Acteurs de leurs projets et accompagnés par l’Ordre de Malte France, près de 70% des passagers repartent avec un emploi.

• Un havre de paix propice à une réinsertion constructive 

Les hébergés sont accompagnés pour une durée minimum de 3 mois où ils sont suivis par un travailleur social afin de les aider dans leur insertion dans la société. Ce dispositif d’hébergement d’urgence favorise l’insertion sociale avec des repas avec les bénévoles et les autres personnes accompagnées.

Des formations professionnelles adaptées aux projets de chacun sont aussi proposées afin de faciliter l’insertion dans des entreprises. Un accompagnement pour les démarches administratives est aussi possible.

Pour l’Ordre de Malte France, un logement sur l’eau peut favoriser la réinsertion sociale des bénéficiaires. Les hommes accueillis sont des passagers présents à bord à titre temporaire. L’objectif est de les aider à (re)construire un parcours de vie leur permettant de sortir le plus possible de leur situation initiale. Un grand défi pour l’Ordre de Malte France. Le séjour est vécu comme une parenthèse pour rebondir vers une vie meilleure. Le bateau, à quai, donne le sentiment d’être à la fois dans et en dehors de la ville. Face au tumulte extérieur, le fleuron apparaît pour un grand nombre des passagers comme un havre de paix, propice à une réinsertion constructive.

Si vous avez besoin d’aide pour une réinsertion sociale, ou que vous connaissez quelqu’un dans le besoin, vous pouvez contacter l’Ordre de Malte France à tout moment. Vous pouvez aussi soutenir nos actions en faisant un don.

Découvrir un reportage de la chaine KTO sur nos centre d’hébergement.