Acteur historique de la lutte contre la lèpre, l’Ordre de Malte France poursuit, sans relâche, son engagement dans ce combat difficile. Pour la 70e Journée Mondiale des Malades de la Lèpre, l’association organise une quête nationale les 27, 28 et 29 janvier.
Elle est souvent assimilée à une maladie du passé, à une maladie qui n’existe plus… et pourtant, elle sévit encore dans de nombreux pays. Brésil, Inde, Afrique forestière, Asie du sud-est… mais également dans certains endroits précis des territoires d’Outre Mer français, la lèpre fait encore de nombreuses victimes.
Pham Buoi a 60 ans aujourd’hui. Il a su qu’il avait la lèpre à l’âge de 15 ans et s’il a guéri depuis, sa vie a alors pris un vrai tournant : « Je suis né à Quang Nam, au nord du Viêt-Nam. À 15 ans, j’ai appris que j’avais la lèpre. Dès lors, personne n’osait venir chez moi (…). Un an plus tard, une personne qui était aussi malade de la lèpre (…) est venue me voir à mon domicile et m’a proposé de m’emmener pour un traitement. (…) J’ai guéri de ma maladie sans aucun handicap, mais je ne suis jamais retourné auprès de ma famille, par peur d’être toujours rejeté. »
Provoquée par un bacille, le Mycobacterium leprae, la lèpre peut être incubée jusqu’à 20 ans avant de laisser apparaître ses premiers symptômes (lésions cutanées, dépigmentation de la peau, troubles oculaires, etc.). Plus elle est dépistée tôt, plus elle est facile à soigner. C’est pourquoi, le dépistage précoce et systématique est le moyen le plus efficace d’éradiquer cette maladie. Si le dépistage est fait trop tard, la maladie développe des paralysies sensitivo-motrices irréversibles.
Mobilisé dans plusieurs pays où la lèpre s’écrit toujours au présent, l’Ordre de Malte France gère directement ou apporte son soutien à des hôpitaux et des centres de santé où la maladie est prise en charge. L’association s’est donnée depuis longtemps pour mission d’envoyer des médecins (comme le Professeur Francis Chaise, Directeur des Programmes Lèpre de l’Ordre de Malte France) pour opérer des patients sur place, mais aussi pour former des médecins locaux. Après le dépistage, former des professionnels de santé au niveau local vise aussi à contribuer à faire diminuer le nombre de nouveaux cas.
Le Docteur Nguyen Thuong Hung (à gauche sur la photo ci-contre) est chirurgien. Il a commencé à travailler à l’hôpital de Quy-Hoa en 1999, au département de chirurgie générale. Grâce à l’Ordre de Malte France, il a suivi une formation de chirurgie spécifique aux malades de la lèpre. Des médecins rattachés à l’Ordre de Malte France ont aussi contribué à sa formation.
Auparavant, j’effectuais environ 500 interventions chirurgicales par an, en moyenne. Maintenant, le nombre est tombé à 200. Mes activités quotidiennes consistent à examiner les patients, à prescrire des médicaments et à programmer des interventions chirurgicales.
*avec des infirmités ou des mutilations
** Ce chiffre, plus faible que les années précédentes (202 500 en 2019), est imputable à un recul de la détection et de la notification des cas pendant la pandémie de COVID-19.
Sources : Organisation Mondiale de la Santé et autorités locales de santé publique
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