A Reims ce matin-là, un timide rayon de soleil éclaire Notre-Dame de Reims mais le temps est humide et les pavés glissants. Nous montons la tente sous le regard de quelques invités venus tôt, toujours heureux de se rencontrer. Ils échangent avec nous et entre eux les difficultés vécues au cours de la semaine. Nous partageons leurs joies et leurs peines. L’un d’entre-nous réconforte et offre un petit café à une dame qui sort de la messe : elle a froid, mais elle a surtout besoin d’être écoutée. Elle nous dira en partant un grand merci pour notre gentillesse et ce moment qui lui a réchauffé le cœur. Une autre de nos amies présentes est malade et fait la manche pour pouvoir s’offrir de l’alcool, afin de supporter son mal. Elle me regarde et me dit tranquillement : « Je vais faire une course à Monop, je reviens tout de suite ». A son retour, elle ouvre son sac et me montre deux bouteilles de Vodka, en mettant son doigt sur sa bouche : « Ni vu, ni connu ! » Lorsque je lui demande de faire attention, que cela peut être dangereux, surtout avec les médicaments, elle me répond : « T’inquiète, t’inquiète de tout façon je suis foutue, je vais crever ». Elle est heureuse d’être là chaque dimanche et de partager avec nous ses misères. En fin de matinée, nous aurons aussi deux familles de réfugiés nigériens avec leurs nombreux enfants. Ils parlent un peu notre langue, ils sont logés dans un hôtel réquisitionné par la municipalité. Les enfants ont faim, ils se réchauffent et mangent. Ils nous font un joli sourire pour nous remercier. Ce dimanche a été riche en rencontres de toutes sortes, la joie, l’échange et le partage nous ont permis de vivre une superbe matinée. Nous confions au Seigneur toutes ces personnes en difficultés et nous serons là dimanche prochain pour de nouvelles rencontres.
A Laval, le temps n’est pas au beau non plus ! La tente du petit-déjeuner de Laval est idéalement placée à côté de l’entrée de l’église Saint-Vénérand, ce qui contribue à créer du mouvement tout autour, grâce aux paroissiens qui se rendent à la messe dominicale et qui ne manquent pas de nous saluer ! Cet emplacement procure également une belle visibilité pour l’Ordre de Malte France et l’Hospitalité Notre-Dame de Lourdes : il nous permet de recruter parfois de nouveaux bénévoles, attirés par l’activité.
Nous veillons tout particulièrement, comme chaque semaine, à ce que l’accueil des invités soit le plus chaleureux et gentil possible. Ils sont environ une quinzaine ce dimanche, venus d’horizons divers : personnes en grande précarité (surtout des hommes et aussi quelques femmes), personnes isolées en quête d’un temps d’échange, familles migrantes avec mineurs (Africains, Azéris, personnes d’Europe de l’Est). Nous les connaissons pour la plupart, les attendons et les appelons par leurs prénoms. La tente devient alors un lieu très convivial d’échange, de discussion, de réconfort, où trouver une chaleur humaine authentique.
Comment agir avec nous ?