Clotilde Giner, directrice adjointe chargée du Pôle migrants, s’est récemment rendue en Allemagne, à l’invitation de Malteser Werke. Cette émanation de l’Ordre de Malte est responsable des établissements d’accueil pour réfugiés, pour le compte des Etats fédéraux et des municipalités, et s’occupe de la jeunesse, de la famille et de la dépendance. L’occasion d’échanges très intéressants, elle raconte…
Malteser Werke dispose de moyens sans commune mesure avec ceux de l’Ordre de Malte France pour l’accueil des réfugiés. En 2015, l’association a assuré plus de 1,7 million de nuitées pour les réfugiés. A peu près un quart des réfugiés arrivés en Allemagne ont été en contact plus ou moins régulier avec l’association. Rien que dans la ville de Hamm (Rhénanie du Nord-Westphalie), Malteser Werke gère un centre d’accueil d’environ 700 places . 50% de leurs salariés sont eux-mêmes issus de l’immigration et parlent les langues des arrivants, ce qui facilite beaucoup les relations directes.
J’ai rencontré le directeur de Malteser Werke, ainsi que sa collègue plus particulièrement en charge des migrants et réfugiés, service pour lequel travaillent environ 1 000 salariés. Nous avons évoqué le contexte en Allemagne et leur façon de travailler. Je parle allemand, c’était donc plus simple de communiquer ! J’ai également visité tous les bâtiments de leur centre d’accueil sur place : le jardin d’enfants, l’école, leurs différents ateliers (couture…), le salon de coiffure, l’immense cantine… Dès le début, des cours de langue sont proposés aux personnes accueillies : elles doivent apprendre l’allemand tout de suite même si elles n’en sont toujours qu’au stade de la demande d’asile. A la différence de nos équipes en France, qui les accompagnent sur le plan juridique et administratif, Malteser Werke prend en charge toutes leurs activités au quotidien, la transmission du courrier, l’accueil, la répartition des chambres, etc. Les demandeurs d’asile perçoivent de l’argent de poche de l’Etat et peuvent également travailler bénévolement à l’intérieur du centre d’accueil avec un dédommagement de 0,80 centimes de l’heure (ménage, coiffure…). Du coup, c’est difficile de comparer leur travail et le nôtre, tout se fait à une échelle beaucoup plus importante ! Malteser Werke est une structure très professionnelle, reconnue par tous les partenaires locaux et nationaux en Allemagne, et ses processus sont bien en place.
Ce serait intéressant de renforcer la coopération entre nos deux pays. Ils sont volontaires pour nous aider et ont déjà beaucoup réfléchi, par exemple, sur l’insertion professionnelle, ce qui pourrait alimenter notre propre travail. Ils ont mis en place un système pour que chacun puisse travailler ses compétences et son CV dès l’arrivée au sein du centre.
J’ai abordé avec eux notre projet de création de centres pour personnes reconnues réfugiées et nous avons pu échanger sur les perspectives d’avenir. Ils vont nous envoyer les procédures qu’ils ont mises en place dans le cadre de la gestion de ce type de centres. Mes deux jours parmi eux ont donc été denses et très enrichissants !
Comment agir avec nous ?