Un château du XIXème, entouré de bâtiments anciens jusqu’à il n’y a pas si longtemps, ça vous dit quelque chose ? Rendez-vous dans le sud-ouest, plus précisément le Gers. Au bout d’une petite route arborée, vous découvrirez la propriété qui est en fait le Centre Pédiatrique de Médecine Physique et de Réadaptation Saint Jacques (CPMPR) – Roquetaillade, à Montégut, géré par l’Ordre de Malte France. 70 enfants et jeunes âgés de 6 mois à 20 ans y poursuivent, lors de séjours plus ou moins longs, leur convalescence et leur rééducation.
Une récente réhabilitation globale a abouti à la destruction des structures vétustes, remplacées par un nouveau bâtiment moderne, confortable, lumineux, conforme aux réglementations sanitaires et sécuritaires, avec un espace dédié aux familles (secteur parents-enfants). Dans les 4 chambres de presque 40 m2 chacune, les parents peuvent séjourner avec leur enfant aussi longtemps que nécessaire. Dans cet espace où ils sont comme chez eux – ils font les courses, cuisinent, ont un accès WI-FI… – le personnel soignant ne vient que pour les soins. Le reste du temps, « on les laisse dans le cadre familial, explique Isabelle Giron, directrice du Centre. Ce secteur est une interface très efficace entre l’hospitalisation et la maison. A part sans être géographiquement séparé de l’établissement, il nous aide à travailler avec la famille le retour à domicile. Dans d’autres structures, les parents sont souvent logés dans la chambre de l’enfant, au sein de l’établissement, ou dans des maisons d’accueil. Ils ne disposent pas d’un espace privilégié : notre système, assez novateur, est très apprécié par les premiers bénéficiaires ! » Ce nouvel espace a été inauguré le 15 février. À cette occasion, notre partenaire la Fondation Sixt a offert de petits cadeaux aux enfants hébergés au centre.
« Ici, on est dans un halo d’amour »
Lucie est la première installée dans ce nouveau secteur parents-enfants. Arrivée début mars, après deux mois et demi d’hospitalisation, elle avait été renversée la veille de Noël par un chauffard ivre. Résultat : bassin, humérus, tibias et pieds cassés ou abîmés, artère fémorale sectionnée, elle est gravement polytraumatisée. Sa mère, présente à ses côtés, participe à ses soins, aide l’infirmière à la doucher, etc. « Les conditions d’accueil sont bien adaptées à la vie quotidienne. Nous nous sentons protégées et toujours accueillies avec le sourire » témoigne-t-elle. « Le regard des autres est toujours difficile. Ici, on est dans un halo d’amour. En même temps, nous gardons notre autonomie et c’est très agréable. Je fais moi-même les repas de Lucie, elle a d’ailleurs repris du poids ! »
Exploitante agricole, la mère de Lucie continue à aider son mari en gérant l’administratif à distance, grâce au Wi-Fi. Un bureau lui a été spécialement installé dans la chambre qu’elle partage avec Lucie pour lui permettre de travailler. « Maintenant que Lucie va mieux, nous rentrons le week-end à la maison, d’autant plus que nous sommes très bien conseillées sur les précautions à prendre et les soins à continuer en dehors de l’établissement« . Lucie n’est pas totalement déscolarisée, elle arrive maintenant à suivre les cours l’après-midi, même « si ce n’est pas notre objectif premier« , explique sa mère. « Il faut d’abord qu’elle se rétablisse complètement ! »
Pas de rééducation physique sans accompagnement moral et psychologique : les différentes activités proposées, comme l’atelier d’art plastique, y contribuent efficacement.
Bravo à toute l’équipe pour le beau travail réalisé !
Comment agir avec nous ?