Evénement - Publié le 05/02/2018 Lecture 3 min

Togo : au service des plus fragiles

Elle aurait dû s’appeler Abigaël… mais comme personne n’arrivait à prononcer ce nom, on l’a finalement prénommée Marie. Ses parents vivaient dans un petit village de brousse, pas très éloigné de l’hôpital de l’Ordre de Malte d’Elavagnon, au Togo. Comme tous les enfants d’ici, si tout s’était passé « normalement », elle aurait vécu à moitié nue au milieu des chèvres et des chiens sauvages, dans la poussière des cases en bois…

Marie Togo

Mais voilà, ses parents sont arrivés un jour en catastrophe à l’hôpital, sur une vieille moto rouillée, deux mois trop tôt… La petite Marie est née mais l’accouchement a coûté la vie à sa mère. Ici, c’est mauvais signe : dans ce genre de situations, les gens croient que l’enfant est une sorcière, ou plutôt une mangeuse d’âme, c’est-à-dire qu’elle a dévoré l’âme de sa mère en raison de ses pouvoirs occultes. Le père n’en a alors plus voulu. Pour la petite, l’avenir n’était pas rose… Grande prématurée, elle ne pesait que 900 grammes. Pendant un mois, les médecins de la pédiatrie ont tout fait pour la maintenir en vie. Mais plus on faisait de soins, plus elle maigrissait…
Il faut croire que la jeune Marie voulait vivre ! Transférée au service des prématurés du CHU de Lomé, à 4h de route de l’hôpital d’Elavagnon, elle a repris du poids pendant 3 mois, et fut mise dans une pouponnière tenue par des sœurs franciscaines. Là, elle a pu grandir et s’épanouir sainement. Après 9 mois, durée maximale du séjour à la pouponnière, nous l’avons reprise, pleine de vie et de joie. Attentive, elle regardait partout et gazouillait joyeusement.
Mais qui l’accepterait dans son village ? Si on la laissait à sa famille, pourrait-elle vivre plus de 2 semaines en brousse ? Pas question de s’adresser à son père, qui la prenait toujours pour une sorcière. La grand-mère était bien contente de la voir, mais elle avait tendance à boire trop d’alcool frelaté. La tante accepta de la prendre pendant un temps. Mais comprenant que l’Ordre de Malte ne la payerait pas chaque mois pour s’en occuper, elle resta finalement introuvable lors de l’arrivée de la petite à Elavagnon… Heureusement, la famille acceptait l’idée de l’adoption, « pour le bien de la petite », mais aussi pour se décharger d’un enfant gênant.
Il fallait donc trouver une famille d’accueil ! Alors que Maman Yovo (la femme du directeur de l’hôpital) s’occupait de Marie jour et nuit, on chercha une mère adoptive. Après plusieurs échecs, Brigitte, une employée du centre mère-enfant qui vit seule avec ses 3 enfants, accepta généreusement de la prendre chez elle et de l’éduquer comme sa fille. L’hôpital l’aide à financer les soins de la jeune prématurée qui a encore du mal à respirer et doit encore lui donner une existence juridique, puisque cette petite n’a jamais été déclarée à sa naissance…
Une histoire parmi d’autres pour vous montrer que gérer un hôpital de brousse, ce n’est pas seulement s’occuper du personnel, donner des soins à la population ou faire de la prévention… C’est aussi veiller à la qualité de vie des habitants, leur apporter de nouvelles perspectives de développement humain et leur assurer un avenir sain.

 

 

 

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