Evénement - Publié le 06/01/2016 Lecture 4 min

Une vie après la lèpre : ils racontent leur histoire

Une fois soignés, les lépreux doivent apprendre à vivre avec les séquelles de leur maladie. Le traitement doit être accompagné d’un travail complet de réhabilitation. L’Ordre de Malte France réalise des opérations chirurgicales complexes qui rendent aux malades l’usage de leurs mains, de leurs jambes, etc. Les patients doivent ensuite réapprendre les gestes quotidiens, facilités par des prothèses et appareils adaptés. Ils sont également accompagnés dans leur réinsertion socio-économique. Découvrez les portraits d’anciennes personnes lépreuses soignées par l’Ordre de Malte France.

 

Moustapha Seck, cordonnier au CHOM de Dakar Moustapha a 61 ans.

Il a contracté la lèpre en 1974 à l’âge de 20 ans et a été soigné au CHOM (Centre Hospitalier de l’Ordre de Malte). Guéri, il a souhaité se consacrer aux lépreux et a décidé de devenir cordonnier en suivant une formation encouragée et financée par le CHOM.

«Ayant été moi-même malade, je comprends les souffrances et suis plus à même de concevoir le bon appareillage. J’aime faire ma tournée tous les 6 mois, dans les centres orthopédiques du Sénégal, je prends les mesures, je repère les formes nécessaires pour les chaussures… Je sais de quoi ils ont besoin… J’ai ainsi permis à une femme très lourdement handicapée de manger sans aide en lui préparant des cuillères adaptées »
Moustapha Seck

Ahmedou, président de l’association des lépreux de Mauritanie, 40 ans

Ahmedou a été touché par la lèpre à l’âge de 14 ans. Ses séquelles physiques sont assez lourdes. Après avoir reçu des soins grâce à l’Ordre de Malte France, il est aujourd’hui marié avec une expert-comptable et a un enfant. Président actif de l’association des lépreux de Mauritanie, il vit à Nouakchott dans une maison particulière avec sa famille et travaille dans le commerce.

« Par le traitement et le travail, nous défions la lèpre. »
Ahmedou

Deli Tigé, père de deux enfants

En 1992, Deli Tigé, jeune Camerounais, perd un doigt, premier ravage visible de la lèpre, non dépistée et donc non soignée. Huit ans plus tard, quand Deli est accueilli au centre de l’Ordre de Malte à Mokolo (Cameroun), il a perdu ses doigts et ses orteils. Il est surtout totalement désocialisé et a perdu sa place parmi les autres. Amputé puis appareillé, il revient doucement à la vie. Il a aujourd’hui deux enfants qui sont scolarisés à l’école de la Joie de Vivre. Cette école, gérée par l’Ordre de Malte France, permet aux enfants de lépreux d’être accueillis pendant que leurs parents sont soignés. Elle recueille également des orphelins. Une quarantaine d’enfants de 4 à 8 ans sont ainsi instruits, nourris et sensibilisés à la prévention des maladies.

« Grâce à vous, je vis. Mes enfants ont un avenir… Merci ! »
Déli Tigé

Kim, vietnamien de 53 ans, atteint par la lèpre à 25 ans, a des séquelles très lourdes aux mains et aux membres inférieurs. Il vit à la léproserie de Bensan et suit des soins pour des lésions infectieuses.

 

Thi, vietnamienne de 35 ans. Atteinte de la lèpre à l’âge de 20 ans, elle a des séquelles aux mains. Elle vit actuellement à la léproserie de Dilinh où elle cueille le café. Elle a 2 enfants.

 

La famille Boun habite dans le nord du Laos. Les parents sont deux anciens lépreux porteurs de séquelles nécessitant des soins réguliers. Ils ont 3 enfants sains et travaillent à la rizière.

 

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