La Nouvelle Calédonie, territoire français sui-generis d’Outre-Mer, est, aujourd’hui encore, affecté par la lèpre. Pour contribuer à faire reculer sa transmission, les bénévoles de l’Ordre de Malte France se rendent dans les zones isolées pour sensibiliser et informer les tribus sur la maladie, les rassurer sur la possibilité de son éradication et sur la qualité des soins médicaux existants.
« On le sait, la maladie se soigne bien, si les patients prennent bien leurs médicaments », affirme Yann Carpentier, à la tête de la délégation de Nouvelle-Calédonie de l’Ordre de Malte France depuis 3 ans. Pour contribuer à la lutte contre la lèpre sur « Le Caillou » (surnom de l’île principale de la Nouvelle Calédonie), l’association forme des habitants, dans les tribus, à reconnaître les signes de la maladie afin d’alerter la délégation sur la suspicion et permettre le déclenchement d’opérations de dépistages si de besoin avec les autorités compétentes.
« Nous allons dans les tribus potentiellement touchées », poursuit le délégué de l’Ordre de Malte France. Historiquement, plusieurs léproseries avaient été créées sur la Grande Terre et les Iles, créant un précédent insupportable pour les habitants et toujours vivace dans l’imaginaire local, celui du bannissement de la tribu : pour ne plus vivre ces séparations définitives forcées, le malade vivait caché et reclus. Il faut dès lors aller « dénicher » le malade, et les foyers de contagion qu’il crée potentiellement, là où il est, pour le rassurer et lui indiquer la route de la guérison à suivre « en restant chez lui ». Ces campagnes de sensibilisation ont porté leurs fruits puisqu’elles ont permis de détecter, in fine, plusieurs cas.
« Nous faisons des formations de base (PSC1) qui sont aussi des opportunités de parler de la lèpre, notamment ». Les bénévoles peuvent faire plus de 4 heures de piste/route dans la chaîne pour aller au contact des tribus isolées : sur place, profitant de la formation d’Equipes de Première Intervention Secours Santé en Tribu (EPISST) de dix personnes, confortant la tribu dans sa capacité à pouvoir gérer les premiers secours, des messages de sensibilisation sont instillés.
Principe : sensibiliser les jeunes et moins jeunes ainsi formés, à être des « veilleurs de santé ». À la pause, autour d’un bon café, les bénévoles diffusent un film sur la lèpre, distribuent des brochures sur la maladie, etc. « Les réactions sont plutôt bonnes », se réjouit Yann Carpentier. Les personnes sensibilisées posent beaucoup de questions, car elles manquent non seulement de connaissance sur la maladie, mais surtout sur sa réalité.
Comment agir avec nous ?