La fistule obstétricale touche 2 millions de femmes dans le monde. Elle est la conséquence d’un accouchement long et difficile n’ayant pas bénéficié de soins adaptés. Dans de nombreux cas, ces femmes sont rejetées par leurs communautés et souffrent à la fois physiquement et psychologiquement. Il s’agit d’une affection « négligée » qui constitue un véritable problème de santé publique. L’Ordre de Malte France mène des actions pour lutter contre ce fléau.
Le Pavillon Sainte Fleur, situé au cœur d’Antananarivo, la capitale malgache, organise chaque année des campagnes de chirurgie réparatrice , en suivant le Plan Stratégique National pour l’Elimination des Fistules Obstétricales 2023-2030. Aussi, chaque année, deux campagnes d’une quinzaine de jours y sont organisées.
En 2023, 52 femmes ont bénéficié de ces campagnes. Il s’agit de chirurgies complexes. L’an dernier, une quarantaine d’entre elles ont été soignées. Un suivi post-opératoire de qualité est ensuite nécessaire. Les résultats se mesurent parfois au bout de plusieurs opérations ou de longues périodes de rééducation. Le 27 mai 2024, le Pavillon Sainte Fleur entame sa 13ème campagne de lutte contre la fistule obstétricale.
L’hôpital de l’Ordre de Malte en Côte d’Ivoire s’engage aussi pour des campagnes de chirurgies réparatrices deux fois par an. Au total 8 campagnes ont déjà été menées. Grâce à cet effort, l’an dernier, 229 femmes ont été opérées.
Les campagnes de chirurgie réparatrice menées par les experts de l’Ordre de Malte France sont menées en partenariat avec les ministères de la santé locaux et le Fond des Nations unies pour la population.
Différentes sessions de sensibilisation dispensées par des sages-femmes dans les centres partenaires permettent de prévenir les risques encourus pendant l’accouchement, en l’absence d’un suivi médical.
A Antananarivo, les équipes du Pavillon Sainte Fleur effectuent des consultations prénatales dans plus d’une dizaine de centres partenaires. Les grossesses à risque sont ainsi référées à la maternité pour une meilleure prise en charge.
Aujourd’hui encore, les femmes atteintes de la fistule restent, la plupart du temps, exclues par leurs communauté.
La prise en charge des fistules est complexe et se décompose en trois temps. D’abord, un diagnostic de la pathologie, ensuite, la chirurgie réparatrice, et enfin, les soins post-opératoires.
La prise en charge de la fistule obstétricale s’est beaucoup améliorée ces dernières années. Au-delà des opérations chirurgicales, un soutien psycho-social est à présent aussi apporté. Une attention soutenue est accordée au suivi post-opératoire et à la réinsertion sociale de ces femmes marginalisées.
Bien que mieux traitée, la fistule n’est pas encore éradiquée. Certains accouchements ne bénéficient pas encore d’une prise en charge suffisante. Une part importante de sensibilisation doit encore être réalisée, notamment dans les endroits les plus reculés.
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