Favoriser et encourager le transfert de compétences entre les professionnels de santé de ses différents hôpitaux et centres de santé : c’est l’un des objectifs majeurs de l’Ordre de Malte France afin que l’expertise développée dans l’un des hôpitaux bénéficie aux autres. Illustration à travers la dernière formation qui s’est déroulée au Cameroun. Celle-ci était organisée au bénéfice des soignants de l’hôpital Saint-Jean de Malte de Njombé et du centre de santé de Mokolo. Un médecin du Centre hospitalier de l’Ordre de Malte situé au Sénégal est venu spécialement pour la délivrer.
Du 7 au 11 octobre, le Docteur Lahla Fall, dermatologue au Centre Hospitalier de l’Ordre de Malte (CHOM) à Dakar, au Sénégal, s’est rendue à l’hôpital Saint-Jean de Malte à Njombé, au Cameroun. Quinze médecins, infirmiers et sage-femmes de cet établissement et 3 infirmiers du centre de santé de Mokolo, venus du nord du pays, ont été formés. Ils ont ainsi pu renforcer leurs compétences en matière de diagnostic et de prise en charge des affections dermatologiques courantes.
« Ce projet a été initié par le Dr Michel Guisset, médecin référent de la Direction Hospitalière International de l’Ordre de Malte France. En visite à Mokolo en mai dernier, il avait identifié des besoins de formation en dermatologie, en particulier pour les infirmiers consultants, expose Sindy Semelane, chargée du Centre d’Actions de Secours à l’hôpital Saint-Jean de Malte, revient sur le contexte. Il a ensuite sollicité le Dr Lalha Fall, dont c’est la spécialité. La formation a eu lieu dans notre établissement, pour des questions d’organisation et de sécurité.
C’était aussi un bon moyen de sensibiliser nos praticiens notamment au traitement des suites de la dépigmentation cosmétique volontaire de la peau fréquente au Cameroun. » Une pratique dangereuse dans un pays où le manque de dermatologues et les difficultés géographiques et financières pour accéder aux structures spécialisées poussent une partie de la population à se tourner vers les médecines alternatives (traditionnelles) ou les « spécialistes beauté » des réseaux sociaux.
Le but était donc de permettre aux participants d’accéder à une meilleure connaissance technique des soins de la peau, des dermatoses infectieuses courantes et des maladies tropicales à manifestation cutanée.
L’un d’eux, le Dr Collince Tchakounté, gynécologue-obstétricien et médecin-chef à l’hôpital Saint-Jean de Malte, témoigne de l’intérêt de la formation, et notamment en ce qui concerne les consultations de plusieurs dizaines de patients qui ont permis de mettre en pratique les enseignements tirés de la formation. Il se réjouit par ailleurs de la poursuite les échanges, à distance, pour accompagner les soignants dans leur prise en charge des patients : « Un exemple qui pourrait être dupliqué dans d’autres domaines ! »
De son côté, le Dr Lahla Fall, la formatrice, est satisfaite d’avoir répondu à une vraie demande : « Les soignants avaient exprimé le besoin d’être formés en dermatologie pour une meilleure prise en charge des populations. Ils ont complété leurs prérequis concernant les dermatoses courantes en termes de diagnostic et de prise en charge. La participation des chefs de service pédiatrie et gynécologie, du chirurgien général, de l’anesthésiste, des médecins généralistes stagiaires, etc., montre la transversalité de la dermatologie, au carrefour de toutes les spécialités médico-chirurgicales et l’importance donc d’avoir de bonnes connaissances en la matière. »
Une expérience à renouveler !
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