Sujet de combat historique de l’association, la lèpre touche encore une personne toutes les 2 minutes à travers le monde et reste endémique dans de nombreux pays. En Asie et dans certains pays d’Afrique, les actions combinées de dépistage, traitement et formation dispensées par l’Ordre de Malte France portent aujourd’hui leurs fruits.
L’Ordre de Malte France est présent sur les deux continents au titre, entre autres, de la lutte contre la lèpre. 220 000 nouveaux cas sont détectés chaque année, auxquels s’ajoutent environs 3 millions d’infirmes ou de mutilés ayant souffert de la lèpre dans les années précédentes. Le Professeur Francis Chaise, responsable du programme lèpre au sein de l’association, explique que « les efforts de formation envers les personnels médicaux réalisés dans certains pays les rendent désormais quasi-autonomes dans le dépistage et le traitement de la lèpre ». Le Vietnam, le Laos et le Cambodge notamment, mais aussi le Sénégal, ont ainsi pu bénéficier d’un important programme de formation déployé par l’Ordre de Malte France, en partenariat avec des universités de médecine françaises. « Nous pouvons désormais transférer une partie de nos moyens sur des pays d’Afrique au sein desquels nos programmes de lutte contre la lèpre sont moins développés ou inexistants, tels la Mauritanie ou le Congo », ajoute le Pr. Chaise.
Dans ces pays, la maladie est en pleine expansion.
Au Congo, un projet de soutien aux populations autochtones vient d’être lancé, et un volet dédié à la lutte contre la lèpre est envisagé en partenariat avec l’American Leprosy Missions et le Pioneer Christian Hospital d’Impfondo dans le nord du pays.
Quant à la Mauritanie, le Pr. Chaise y effectue d’ores et déjà des missions régulières de chirurgie réparatrice : « C’est un pays où le nombre de lépreux est important et où la lutte contre la maladie est difficile ».
En sus du contexte insécuritaire actuel, la Mauritanie présente la particularité d’avoir une population très mobile à l’intérieur de ses propres frontières. « Ces flux migratoires permanents compliquent le dépistage et donc le traitement des lépreux », regrette le Pr. Chaise. « Une forte pandémie a sévi dans le pays les années précédentes, il n’est pas rare aujourd’hui d’y croiser de nombreux mutilés ».
La lèpre en Mauritanie
À Nouakchott la capitale, un hôpital universitaire a été segmenté en plusieurs départements, dont l’un est dédié à la chirurgie réparatrice et dirigé par le Docteur Aly Souleymane, correspondant local de l’Ordre de Malte France. Les chirurgiens locaux y ont été formés par un groupe de jeunes chirurgiens sénégalais, ayant eux-mêmes bénéficié du programme de formation universitaire au Centre Hospitalier de l’Ordre de Malte à Dakar.
« C’est une excellente chose », note le Pr. Chaise. « Auparavant, les malades de la lèpre en Mauritanie étaient évacués vers le Sénégal pour y être soignés, et cela coûtait assez cher. D’ici 2 à 3 ans, les chirurgiens mauritaniens bénéficieront des mêmes compétences que leurs homologues sénégalais, et les patients pourront être traités en Mauritanie. »
Les axes de travail de l’Ordre de Malte France et de ses partenaires entretiennent l’espoir que la maladie puisse un jour être vaincue :
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