Mère et enfant : accompagner les femmes enceintes vulnérables de Madagascar

Depuis 2009, la crise politique qui sévit à Madagascar a engendré un ralentissement de sa croissance économique ainsi qu’une nette augmentation du taux de pauvreté : selon la Banque mondiale, 80% de la population vit sous le seul national de pauvreté.
Cette situation impacte la santé publique et réduit l’accès aux soins des populations malgaches, en particulier les femmes. En résulte un taux de mortalité maternelle extrêmement élevé (2,7 fois supérieur au taux fixé par l’OMD* n°5 en 2015). Les taux de mortalité néo-natale et infantile sont également très hauts.
À Antananarivo la capitale, 73% des habitantes interrogée déclarent avoir rencontré des problèmes importants d’accès aux soins, et 61% mettent en avant le manque de moyens financiers.
Enfin, les risques de mortalité sont étroitement liés à un manque d’information des femmes enceintes relativement aux bonnes pratiques hygiéniques et maternelles, pré- comme post-natales.

En décembre 2015, un projet pilote a été mis en place par les équipes de l’Ordre de Malte France à Antananarivo. Au profit des femmes enceintes des quartiers les plus pauvres, il mobilise médecins et infirmiers qualifiés de la maternité du Pavillon Sainte-Fleur ainsi que les structures de santé partenaires, dispensaires de quartiers, aujourd’hui au nombre de neuf.

48 enfants sont nés en 2016 en bonne santé dans le cadre de ce programme, et déjà 12 au mois de janvier 2017.

Le projet vise à améliorer l’accès aux soins de qualité pour ces futures mères, tout en les sensibilisant aux bonnes pratiques, vis-à-vis de leur enfant comme d’elles-mêmes et à prendre en charge les nourrissons prématurés.

Organisation de consultations prénatales

Les dispensaires manquent souvent de matériel ainsi que de personnel qualifié : un médecin et une sage-femme du Pavillon Sainte Fleur y sont ainsi envoyés quotidiennement, afin d’effectuer des consultations prénatales gratuites au sein de ces structures.

Ces consultations permettent notamment de conseiller les patientes sur les règles d’hygiène à respecter, sur l’importance de la régularité des consultations pré- et post-natales ainsi que sur l’alimentation à procurer au nourrisson. Elles sont aussi l’occasion de distribuer des compléments nutritionnels (en fer, en vitamines A) et des traitements (contre l’hypertension, antihémorragiques, antispasmodiques et antiémétiques) aux femmes indigentes. Enfin, elles favorisent également la détection et le traitement des grossesses à risque.

Opérations gratuites de femmes indigentes

En accord avec les dispensaires partenaires, le Pavillon Sainte Fleur prend en charge gratuitement les femmes identifiées lors des consultations prénatales et dont l’état nécessite un accouchement par césarienne : les frais d’opération et d’hospitalisation des patientes sont couverts par l’Ordre de Malte France. Le temps de l’hospitalisation est également le moment de sensibiliser ces femmes aux bonnes pratiques maternelles, particulièrement sur l’hygiène et sur l’allaitement.

Admission des enfants prématurés en néonatologie

En cas de naissance d’enfants prématurés lors de ces opérations, ceux-ci sont hospitalisés au service de néonatalogie du Pavillon Sainte Fleur où ils peuvent recevoir les soins indispensables à leur survie.

Depuis le lancement du projet fin 2015, le nombre de consultations pré-natales et d’accouchements est en constante augmentation. De deux dispensaires partenaires, le Pavillon Sainte-Fleur en compte aujourd’hui neuf. À un tel rythme de croissance des besoins, ces structures se trouveront rapidement limitées par leur vétusté et leur faible niveau d’équipement. En ce sens, le projet entamera en 2017 une seconde phase, avec pour objectif la rénovation et le rééquipement des dispensaires en matériel médical, en plus des actions de santé déjà entreprises jusqu’à présent.

D’ici 2020, l’objectif est de réaliser 12 000 consultations dans les dispensaires de quartier et d’opérer 360 femmes par césarienne.

* Objectifs Millénaires du Développement, devenus Objectifs de Développement Durable (ODD) en 2016.
** Conseil de Développement d’Andohatapenaka

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