Le 8 octobre dernier, un colloque organisé par l’Ordre Souverain de Malte s’est tenu à Paris sur la problématique de l’exploitation sexuelle des jeunes femmes d’Afrique de l’Ouest, et plus précisément au Nigeria.
Cet événement intitulé « Comment mieux lutter, ensemble, contre la traite des femmes d’Afrique de l’Ouest à des fins d’exploitation sexuelle et les aider à se reconstruire ? » fut l’occasion pour les parties prenantes et experts du sujet de se rencontrer autour de tables rondes pour discuter des défis actuels. Cela afin de consolider les relations mutuelles dans le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains et de continuer à élaborer et à renforcer des solutions durables et efficaces.
Ce colloque, articulé autour de trois tables rondes, a réuni un large panel d’experts tels que des diplomates et membres du gouvernement nigérian mais aussi des représentants de la police et de la gendarmerie au niveau national et européen, d’associations spécialisées, d’institutions et de juridictions européenne et française, d’organisations catholiques et de congrégations religieuses ainsi que des conseillers psychosociaux. Organisé sous l’égide de l’Ordre Souverain de Malte, cette conférence a également permis l’intervention du Grand Chancelier de l’Ordre Souverain de Malte, S.E Albrecht Boeselager, du Grand Hospitalier de l’Ordre Souverain de Malte, S.E Dominique de La Rochefoucauld-Montbel, de l’Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte pour lutter contre la traite des personnes, S.E Michel Veuthey ainsi que de l’Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte en charge de la problématique de la traite des êtres humains en Afrique, S.E Romain de Villeneuve.
Les trois tables rondes thématiques (prévention des départs, identification et protection des victimes en France et en Europe, reconstruction des victimes) ont concerné essentiellement le Nigeria, pays d’où proviennent la plupart des victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle en Europe et qui doit faire face à la puissance des réseaux criminels nationaux et transnationaux au regard de l’argent que génèrent ces trafics.
Le colloque a permis d’aborder la question de la prévention des départs au Nigeria et du travail développé par les autorités pour agir contre ce phénomène, avant d’évoquer les modalités de poursuite des réseaux en Europe et au Nigeria. Il s’est ensuite focalisé sur la question de l’identification et la protection des victimes en Europe, en soulevant les bonnes pratiques de collaborations pluridisciplinaires tout en relevant les difficultés d’extraire les victimes des réseaux, tant sur le plan opérationnel au vu des pressions exercées sur les victimes.
La dernière table ronde a permis de se focaliser sur la réhabilitation des victimes en France et au Nigeria, en mettant l’accent sur le lent et difficile travail de reconstruction. Sœur Patricia Ebegbulem, qui dirige un centre d’accueil permettant de soigner, protéger et réinsérer ces victimes afin de leur redonner confiance et de les amener à être indépendantes (centre qui fut agrandit par l’Ordre de Malte avant d’être inauguré à Lagos début 2019) a ainsi pu mettre en exergue l’importance de l’accueil offert aux femmes victimes de la traite après qu’elles aient quitté le réseau, constat qui fut partagé par ses homologues en France.
Enfin, le Grand Hospitalier de l’Ordre Souverain de Malte, S.E Dominique de La Rochefoucauld-Montbel, a rappelé lors de son discours de clôture, l’engagement de l’Ordre Souverain de Malte et de l’Ordre de Malte France dans la lutte contre la traite des êtres humains sur plusieurs terrains, tant opérationnels que diplomatiques, par la sensibilisation de la communauté internationale et la mise en place de partenariats avec des acteurs publics et acteurs privés, à commencer par la France et le Nigeria.
Comment agir avec nous ?