Centre hospitalier régional de référence, l’hôpital d’Elavagnon a été créé en 1981 par l’Ordre de Malte France qui en est le gestionnaire. Il est situé dans une zone rurale reculée du Togo, la préfecture de l’Est-Mono, à 4h de route de la capitale Lomé. Doté de services de médecine générale, pédiatrie, chirurgie, gynécologie et obstétrique, il poursuit actuellement le développement de ses activités. Objectif : augmenter le nombre de mères et d’enfants ayant accès à des soins de qualité.
Ce mardi 23 janviers 2024, c’est l’effervescence dans la cour de l’hôpital d’Elavagnon. Médecins, assistants d’hygiène, maintenanciers, infirmières… s’assurent que tout est en ordre pour la première sortie de la clinique mobile. Un grand jour pour l’hôpital, qui met ainsi en place son dispositif de stratégie avancée médicalisée. Le véhicule est divisé en deux, une partie étant réservée aux consultations gynécologiques et une autre dédiée aux consultations pédiatriques. Il démarre bientôt, avec une équipe composée du chauffeur, d’une infirmière et d’un médecin.
Le bilan de cette première sortie s’avère très positif, selon Esteban Lamarque, assistant de direction et chargé du projet sur le terrain : « 16 consultations pédiatriques et 13 consultations prénatales et gynécologiques ont été réalisées. Des formes de paludisme simple ont été diagnostiquées sur la moitié des enfants. Cette détection précoce va permettre une prise en charge rapide et évite l’aggravation de la maladie », se réjouit-il.
La stratégie avancée consiste à déployer des équipes de l’établissement hospitalier de référence vers les zones isolées, afin d’apporter les soins médicaux nécessaires aux populations n’ayant pas la possibilité de se déplacer facilement.
Depuis janvier, la clinique mobile se déplace toutes les deux semaines, chaque fois dans un lieu différent. Outre les consultations, le personnel fait de la sensibilisation et de l’éducation à la santé, « notamment pour le paludisme, et pour éviter que l’hôpital ne représente le dernier recours, parfois trop tardif. » détaille Esteban « Il s’agit de combler le manque de connaissances médicales des populations. L’hôpital – et son coût éventuel – fait aussi peur à beaucoup. Il faut « démystifier » cette question ! » Une sensibilisation qui se fera également par des émissions de radio hebdomadaires, animées par le personnel de l’hôpital, et viendra compléter celle déjà mise en place par l’établissement sur la nutrition.
Ce nouveau dispositif de stratégie avancée médicalisée s’inscrit dans un projet plus vaste, qui a démarré en juillet 2023 et doit durer 5 ans. Le but : améliorer l’accès aux soins de qualité dédiés à la mère et l’enfant au sein de la préfecture de l’Est-Mono, où le taux de fréquentation des structures sanitaires est très faible, pour des raisons géographiques et économiques. Outre la stratégie avancée médicalisée, le projet comprend la mise en place d’un système d’urgences maternelles (ambulance dédiée et centre d’appel) pour les cas les plus graves. La création d’un pôle mère-enfant (POME), doté d’un équipement performant et de ressources humaines formées, a également été lancée en juillet 2023. La construction du bâtiment a débuté en février pour relier la maternité et la pédiatrie, en incluant un bloc opératoire dédiée aux césariennes et une néonatologie équipée. Enfin, l’arrivée d’un psychologue au sein de l’hôpital d’ici la fin de l’année permettra par ailleurs d’élargir la palette des soins.
Ce projet, soutenu par le ministère de la Santé togolais, est en partie financé par le bailleur suisse International Fondation (IF), avec lequel un partenariat a été signé en septembre 2023.
L’hôpital en chiffres (2022)
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