Plusieurs dizaines de morts, des dizaines de milliers de sinistrés. Le bilan humain et matériel est lourd. Alors que la saison des pluies amène toujours son lot d’inondations à Madagascar entre octobre et mars, la tempête tropicale Ana a fait des dégâts sans précédents ces derniers jours. Les plus fragiles sont les plus affectés par les conséquences de la tempête. Le point sur la réponse de l’Ordre de Malte France face à l’urgence.
« Les Malgaches n’ont jamais vu l’eau monter autant », insiste Éric de la Rochefoucauld, le directeur du Pavillon Sainte-Fleur (maternité gérée par l’Ordre de Malte France) situé à Antananarivo, la capitale économique, pourtant moins impactée que le nord du pays. Les quartiers pauvres et les bidonvilles, où se trouvent notamment les dispensaires soutenus par notre association, sont particulièrement affectés.
« Les maisons se sont écroulées, les réserves alimentaires ont pris l’eau… », poursuit Eric de la Rochefoucauld. Une partie de la route nationale 2, axe par lequel rentrent et sortent la plupart des marchandises, a été emportée par les eaux, dans la nuit de samedi à dimanche 23 janvier. Dans ce pays déjà très affecté par une pauvreté structurelle, des épisodes d’inondations et de sécheresse à répétitions, la crise sanitaire, etc. ces récentes inondations sont un facteur aggravant de taille.
La situation est telle que le gouvernement malgache a dû déclarer « l’état de catastrophe nationale ». Dans ce contexte, l’Ordre de Malte France, qui n’est pas un acteur dans l’aide alimentaire international d’habitude, se met en ordre de bataille pour répondre à cette urgence.
Depuis le Pavillon Sainte-Fleur, établissement hospitalier situé au cœur de la capitale malgache, l’Ordre de Malte France met tout en œuvre pour apporter une aide alimentaire aux plus sinistrés. Dans un tout premier temps, les équipes ont donné riz et haricots à travers trois dispensaires. Ces aliments de base ont ainsi été distribués à près de 950 enfants du quartier pauvre où se situe le centre de Betania-Ankasina. Là-bas, comme dans d’autres quartiers défavorisés, les écoles ont dû fermer à causes des inondations. Or, l’école est le seul endroit où ces enfants bénéficient de leur unique repas quotidien.
« Nous avons distribué 5 kilos de riz et de haricots à chaque enfant de Betania », précise Eric de la Rochefoucauld. « C’est une première réponse à l’urgence, avant de reprendre la distribution habituelle de médicaments », poursuit-il. L’aide alimentaire d’urgence s’est également déployée à partir de deux autres centres à Tanjombato (au sud d’Antananarivo) et Ambodirano (au sud-est de la capitale). Notre association poursuivra son action ensuite, en continuant à aller au-devant des plus démunis, qui ont basculé dans une grande détresse.
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