La lèpre, aussi appelée Maladie de Hansen, est une infection chronique qui agit sur la peau, les nerfs périphériques et les muqueuses. Elle se manifeste par des lésions de la peau, des nerfs périphériques, de la muqueuse des voies respiratoires supérieures. Contrairement aux idées reçues, elle est très peu contagieuse et n’est pas mortelle.
La lèpre est une maladie très ancienne dont les premières traces précèdent l’Antiquité. Après avoir connu un stade épidémique au Moyen-Âge (elle touche par exemple le roi de Jérusalem Baudouin IV), elle disparaît, puis ressurgit au XIXe siècle en Europe. C’est uniquement à cette période, en 1873, que la bactérie responsable de la lèpre est identifiée.
La lèpre est donc une maladie ancienne mais toujours d’actualité qui continue de défier les systèmes de santé dans de nombreux pays, en particulier dans les régions tropicales où l’épidémiologie révèle un nombre alarmant de cas.
Cette découverte a permis à la recherche d’avancer et de mettre en place des traitements pour les personnes atteintes, dont l’efficacité a entraîné une large diminution du nombre de personnes lépreuses, notamment à la fin du XXe siècle.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, en 2020 il y a eu environ 127 000 nouveaux cas de lèpre détectés dans le monde. Les principaux pays touchés sont l’Inde, le Brésil et l’Indonésie qui représentent plus de 80% des nouveaux cas. Bien que la lèpre soit une maladie ancienne, elle est encore endémique dans certaines régions pauvres et isolées. Le nombre de cas a considérablement diminué ces dernières décennies grâce aux campagnes de dépistage et aux traitements antibiotiques efficaces. Cependant, nous avons comme objectif d’éradiquer complètement la maladie. Une surveillance continue et un accès aux soins sont nécessaires, surtout dans les zones à haut risque.
En résumé, bien que les chiffres aient beaucoup baissé, la lèpre reste un problème de santé public dans certaines régions défavorisées. Nous devons continuer nos efforts.
Aujourd’hui, la France est considérée comme exempte de lèpre autochtone. Les rares cas recensés concernent des personnes originaires de zones d’endémie comme certains pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Le dépistage, le diagnostic précoce et le traitement antibiotique adapté permettent de guérir complètement la maladie et d’éviter les complications et séquelles invalidantes. Cependant dans quelques départements et régions d’outre-mer français où des poches de transmission active persistent.
La lèpre persiste dans certains pays pauvres avec un manque d’accès aux soins et à l’information sur la maladie. Bien que présente sur la plupart des continents, 95% des cas se concentrent dans un petit nombre de pays. Une bonne hygiène, une meilleure nutrition et un accès aux soins aident à l’éliminer progressivement.
Les zones les plus touchées sont :
La lèpre est une maladie causée par la présence de bacilles appelés Mycobacterium leprae.
Elle se transmet entre humains par un contact direct et prolongé (plusieurs mois) avec une personne atteinte et non traitée par la maladie. La transmission peut par exemple s’effectuer par voie aérienne, à travers des gouttelettes et des sécrétions nasales ou bucales.
La lèpre ne se transmet donc pas par contact occasionnel : il est donc tout à fait possible de parler en face-à-face ou de s’asseoir avec une personne infectée, sans risque de contagion. La lèpre n’est pas non plus une maladie héréditaire.
Les manifestations de la maladie de la lèpre sont plutôt lentes, tout comme son évolution : les symptômes ne sont pas encore visibles lors de l’année qui suit l’infection. Ils sont souvent constatés après et dans la plupart des cas, il faut attendre entre 5 à 7 ans.
La lèpre est une maladie qui se manifeste principalement par des lésions cutanées, dont l’apparence peut varier selon le type et le stade de la maladie. Une évaluation médicale approfondie est nécessaire pour poser un diagnostic précis et mettre en place un traitement approprié.
On distingue plusieurs types de lèpre et chacun se caractérise par l’apparition de symptômes propres.
Lèpre tuberculose : se manifeste par une éruption cutanée, caractérisée par l’apparition de macule (taches de couleur) souvent rouges et par de légères bosses sur la peau. Ces plaques de couleur entrainent généralement l’engourdissement des nerfs situés au-dessous.
La lèpre lépromateuse voit, elle, des papules et des nodules (éminences cutané comme des boutons) symétriques se former sur la peau en plus des macules. Elle entraîne généralement des difformités plus visibles que la lèpre tuberculose et qui sont largement présentes sur le corps. La perte des sourcils ainsi que des cils peut également s’ajouter aux symptômes de la lèpre.
Il existe également une 3e forme de lèpre, appelée lèpre borderline, qui combine les symptômes des 2 autres formes. À terme, celle-ci tend à se rapprocher de l’une d’entre elles.
La maladie de la lèpre se caractérise notamment par des lésions cutanées et nerveuses, qui sont parfois observables à l’œil nu. Cependant, c’est par voie clinique que le diagnostic de la lèpre doit être établi.
Selon l’OMS, Il est possible de dépister la lèpre de 3 manières différentes :
L’apparition d’un ou de plusieurs de ces signes permet alors de déterminer la nature de la lèpre dont est atteinte la personne.
Une biopsie (prélèvement de tissus) vient ensuite confirmer le diagnostic et il s’agit d’un cas de lèpre paucibacillaire si aucune bacille n’est observée et que la personne est touchée par 1 à 5 lésions cutanées. Au-delà de 5, et si des bacilles ainsi que des nerfs hypertrophiés sont détectés, il s’agit d’une lèpre multibacillaire, qui constitue un cas plus avancé.
Le traitement
Il n’existe à ce jour pas de traitement préventif, comme un vaccin, qui permettrait d’éviter de contracter la lèpre. En revanche, il est possible de la soigner facilement si le patient est diagnostiqué rapidement : la lèpre est une forme de maladie curable.
Depuis 1981, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise un traitement à base de médicaments antibiotiques. Il s’agit en réalité d’une combinaison de médicaments, appelée polychiomiothérapie (PCT), dans laquelle 3 antiobiotiques sont administrés au patient : la refampicine, le dapsone et la clfoazimine. Différentes doses de ces médicaments sont alors administrées selon la gravité ou le stade plus ou moins avancé de la forme de lèpre.
Le fléau de la lèpre, continue malheureusement de sévir dans certaines régions du globe, touchant de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables. Parmi les victimes, les enfants figurent en première ligne, leurs jeunes organismes encore en développement étant particulièrement sensibles aux ravages de cette terrible affection.
Mycobacterium leprae, l’agent pathogène responsable, est un bacille insidieux qui se propage par les voies respiratoires supérieures et attaque impitoyablement les nerfs périphériques et la peau.
Effets du traitement
Dès les 3 premiers jours de traitement, la personne infectée cesse d’être contagieuse. Ensuite, la guérison peut être envisagée au bout de 6 à 12 mois, selon la forme de lèpre. En revanche, certaines marques, lésions occasionnées par la lèpre sur le corps des patients (difformités) ne pourront être effacées.
Face à cette situation alarmante, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) demeure en première ligne dans la lutte contre la lèpre. Grâce à des programmes de sensibilisation, de dépistage précoce et de traitement polychimiothérapeutique gratuit, des progrès significatifs ont été accomplis ces dernières décennies. Cependant, des défis majeurs persistent, notamment la prévention des réactions lépreuses, ces poussées inflammatoires soudaines et imprévisibles qui peuvent survenir avant, pendant ou après le traitement, et qui nécessitent une prise en charge rapide pour éviter des dommages irréversibles.
Si cette maladie semble appartenir au passé en occident, ce n’est pas le cas sur toute la planète : l’Ordre de Malte France en est bien conscient et continue à agir sans relâche contre la lèpre dans 12 pays, où elle est endémique.
La prévention est une priorité pour ses équipes, qui offrent un dépistage aux personnes vivant dans ces zones géographiques pour prévenir les risques de contamination. Elles prennent également en charge celles dont le diagnostic s’avère positif en leur prodiguant des soins, jusqu’au traitement chirurgical des séquelles.
L’Ordre de Malte France forme également du personnel soignant dans chacun de ses pays d’intervention.
Au-delà des actes médicaux, les équipes de l’Ordre de Malte France veillent à la réinsertion et à la réhabilitation des personnes touchées par la lèpre : celles-ci sont souvent mises à l’écart, discriminées, voire exclues. Pour elles, retrouver une vie normale est souvent un parcours du combattant !
Chaque année, près de 10 000 quêteurs vont à la rencontre du public pour collecter des fonds à l’occasion de la Journée Mondiale des malades de la lèpre.
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