Depuis plus de 25 ans, l’Ordre de Malte France est engagé auprès des personnes porteuses de troubles du spectre de l’autisme (TSA). Au fil du temps, l’association a renforcé sa mobilisation à l’égard de ces enfants et adultes, particulièrement fragiles. La mission de l’association : les accompagner dans leur développement vers l’autonomie, en mettant à leur disposition toutes les conditions favorables à leur bien-être.
L’autisme, ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), est un trouble neurodéveloppemental complexe qui se manifeste généralement durant les premières années de vie de l’enfant. Ce trouble affecte principalement la communication et l’interaction sociales, ainsi que les comportements, qui peuvent être restreints et répétitifs. Les signes d’autisme varient considérablement d’une personne à l’autre, reflétant la diversité et la variabilité du spectre. Bien que le diagnostic précis nécessite l’intervention de professionnels qualifiés, certains signes précoces lors du développement chez l’enfant peuvent inclure un manque de réponse au nom dès l’âge de quelques mois, une faible interaction sociale avec les autres enfants ou encore des comportements stéréotypés. Avec une augmentation de la prévalence observée dans des régions comme les États-Unis et le Canada, la compréhension de l’autisme s’est améliorée, tout comme les méthodes de dépistage et les options thérapeutiques disponibles. La classification actuelle selon le DSM-5 aide à catégoriser les diverses manifestations du trouble, permettant ainsi des interventions plus ciblées et appropriées pour chaque individu autiste.
Historiquement, le terme d’autisme, issu du grec ancien « autos » signifiant « soi », a été utilisé pour décrire une certaine condition de repli sur soi observée chez certains patients. Aujourd’hui, il est reconnu non pas comme une maladie isolée mais comme un spectre, où les manifestations peuvent varier grandement d’une personne à l’autre.
Les individus atteint de Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) peuvent souvent présenter d’autres conditions coexistantes, ce qui ajoute une couche de complexité à leur diagnostic et à leur gestion. Parmi ces troubles, on trouve fréquemment le Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH), des troubles sensoriels, de l’anxiété, et parfois des troubles du développement intellectuel.
Le TDAH est un trouble caractérisé par des difficultés au niveau du maintien de l’attention de l’enfant et un comportement hyperactif, est diagnostiqué chez environ 30-50% des personnes avec un spectre de l’autisme. Cette cooccurrence soulève des défis uniques en termes de gestion et d’intervention, car les symptômes du TDAH peuvent exacerber les difficultés comportementales associées à l’autisme.
Les troubles sensoriels impliquent une hypersensibilité ou une hyposensibilité aux stimuli environnementaux. Ces particularités peuvent inclure une aversion pour certaines textures de vêtements, des réactions extrêmes aux bruits forts ou un intérêt intense pour des objets spécifiques. Comprendre et accommoder ces sensibilités sensorielles est essentiel pour améliorer la qualité de vie des personnes autistes.
L’anxiété est également un trouble prévalent chez beaucoup de personnes autistes, influençant leur capacité à fonctionner dans la vie quotidienne. Les changements inattendus dans la routine ou les environnements sociaux imprévisibles peuvent être particulièrement stressants.
Ces comorbidités nécessitent une approche intégrée dans le traitement du TSA, où les professionnels adaptent les interventions pour adresser non seulement les symptômes primaires de l’autisme mais aussi ces conditions associées qui peuvent intensifier les défis rencontrés par les individus sur le spectre de l’autisme.
L’autisme est entouré de nombreux mythes et idées fausses qui peuvent engendrer des stéréotypes nuisibles aux personnes atteinte de handicap. Il est vital de démystifier ces conceptions erronées pour favoriser une meilleure compréhension et acceptation des personnes atteintes du trouble de l’autisme.
Bien que certains individus autistes puissent avoir des talents exceptionnels, comme une mémoire prodigieuse ou d’excellentes compétences en mathématiques, il est incorrect de généraliser cette caractéristique à toutes les personnes sur le spectre de l’autisme. La réalité est beaucoup plus nuancée, et chaque personne autiste a ses propres forces et défis.
Dans le passé, la théorie infondée de la « mère réfrigérateur » suggérait que l’autisme chez l’enfant était causé par un manque d’affection maternelle. Aujourd’hui, cette hypothèse a été réfutée par la recherche scientifique qui identifie des facteurs génétiques et environnementaux comme contribuant au développement de l’autisme.
Une idée fausse commune est que les personnes autistes préfèrent être seules. En réalité, beaucoup cherchent à tisser des liens mais peuvent trouver les interactions sociales difficiles en raison de défis dans la communication et la compréhension des normes sociales. Le désir d’interaction est là; c’est l’exécution qui est souvent entravée par les obstacles liés à leur condition.
En abordant ces idées reçues, il devient possible d’adopter une perspective plus équilibrée et empathique envers l’autisme, reconnaissant à la fois ses défis et ses diverses manifestations.
Les recherches sur les causes de l’autisme chez l’enfant et l’adulte ont considérablement évolué, mettant en lumière une complexité qui implique des facteurs génétiques et environnementaux. Comprendre ces influences est essentiel pour démystifier la condition et fournir des interventions précoces efficaces.
Les études épidémiologiques montrent que les antécédents familiaux d’autisme augmentent le risque de développement du trouble chez les descendants. Les jumeaux monozygotes, qui partagent 100% de leur matériel génétique, présentent des taux de concordance significativement plus élevés pour l’autisme que les jumeaux dizygotes. Cela indique une forte composante héréditaire, bien que la transmission exacte des gènes impliqués soit encore à l’étude.
Outre la génétique, certaines conditions environnementales pendant la grossesse peuvent influencer le risque d’autisme chez l’enfant. Les études suggèrent que l’exposition à certains polluants, les infections maternelles, ou encore les complications pendant l’accouchement peuvent jouer un rôle dans le développement du TSA. Il est également noté que des facteurs comme l’âge avancé des parents au moment de la conception peuvent être associés à un risque accru pour l’enfant.
La théorie actuelle suggère qu’une interaction entre prédispositions génétiques et facteurs environnementaux est probablement responsable de la majorité des cas d’autisme. Cette interaction complexe explique pourquoi il n’y a pas deux cas d’autisme identiques, reflétant la variabilité immense du spectre.
Ces avancées dans la compréhension des causes du TSA sont fondamentales pour développer des stratégies de prévention et d’intervention plus ciblées et personnalisées, afin d’accompagner au mieux chaque individu touché par cette condition.
Identifier les symptômes du spectre de l’autisme est essentiel pour un diagnostic précoce et une intervention appropriée. Les signes peuvent varier considérablement, mais certains comportements clés sont généralement observés chez les personnes autistes.
Les individus autistes peuvent éprouver des difficultés à utiliser le langage verbal pour communiquer. Pour certains, cela peut se traduire par un retard ou une absence de développement du langage parlé à l’âge enfant. D’autres peuvent utiliser des mots mais avoir du mal à engager une conversation réciproque ou à comprendre les subtilités du langage, comme l’ironie ou le sarcasme.
En plus des défis verbaux, des difficultés dans la compréhension des gestes, des expressions faciales et du contact visuel sont fréquents. Ces troubles peuvent rendre les interactions sociales complexes et souvent stressantes pour les personnes avec autisme.
Un autre symptôme courant est la présence de comportements répétitifs ou stéréotypés, tels que balancer les mains, aligner des objets de manière obsessive ou répéter constamment les mêmes phrases ou mots (écholalie). Ces comportements peuvent avoir une fonction auto-apaisante pour la personne atteinte de troubles de l’autisme.
De plus, l’intérêt pour des activités spécifiques peut être particulièrement intense et exclusif. Cette focalisation peut limiter la flexibilité et la capacité à s’engager dans une variété d’activités.
Les troubles sensoriels mentionnés précédemment peuvent se manifester par une hypersensibilité à certaines textures, sons ou lumières, rendant certaines situations quotidiennes particulièrement difficiles à gérer pour ceux qui sont touchés.
Ces symptômes variés nécessitent une approche personnalisée en matière d’éducation et de soins, adaptée aux besoins individuels de chaque personne autiste pour améliorer leur qualité de vie et leur autonomie.
Le traitement de l’autisme est diversifié et doit être personnalisé pour répondre aux besoins spécifiques de chaque individu et de son syndrome. Il n’existe pas de « remède » pour l’autisme, mais diverses interventions peuvent aider à améliorer les compétences de communication, les comportements sociaux et à gérer les symptômes.
Les thérapies comportementales, telles que l’Analyse Comportementale Appliquée (ABA), sont fréquemment utilisées pour encourager des comportements positifs et réduire ceux qui sont inappropriés ou nuisibles. Ces méthodes se concentrent sur des interventions concrètes, basées sur les résultats, qui peuvent rendre l’apprentissage plus accessible aux enfants autistes.
Pour ceux qui ont du mal avec la communication verbale, des systèmes alternatifs comme la Communication par Échange d’Images (PECS) ou les dispositifs de communication assistée peuvent être extrêmement utiles pour faciliter l’expression de leurs besoins et désirs.
Les thérapies visant à aider les personnes autistes (enfants et adultes) à mieux gérer leurs sensibilités sensorielles comprennent des approches comme l’intégration sensorielle ou la thérapie occupationnelle, qui peuvent aider à réguler leur réponse aux stimuli sensoriels.
Dans certains cas, des médicaments peuvent être prescrits pour aider à gérer des problèmes liés au TSA, tels que l’anxiété, la dépression ou d’importants troubles du comportement. Cependant, il est vital que ces traitements soient supervisés par des professionnels qualifiés pour s’assurer qu’ils sont appropriés et efficaces.
Chaque stratégie thérapeutique doit être évaluée et ajustée régulièrement pour s’assurer qu’elle répond aux changements dans les besoins et les réponses de l’individu au fil du temps. Une collaboration étroite entre parents, enseignants, thérapeutes et autres professionnels de santé est essentielle pour maximiser le potentiel de développement de la personne autiste.
Dès les premières années de son engagement dans le champ de l’autisme, au milieu des années 90, l’Ordre de Malte France s’est positionné sur l’approche éducative et comportementale en apportant un accompagné individualisé.
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