L’autisme Asperger, aussi appelé “syndrome Asperger” est une forme particulière d’autisme. Contrairement à certains autres troubles du spectre de l’autisme, la personne concernée n’est atteinte d’aucune déficience intellectuelle, ni de retard de langage. Si ce syndrome a été popularisé par la médiatisation de enfants surdouées (mémoire, mathématiques, langues…), cette forme d’autisme ne se résume pas à cela. Mais qu’est-ce que l’autisme Asperger ?
Le trouble du spectre autistique appelé “syndrome Asperger” ou encore “autisme de haut niveau” agit sur le développement neurologique des enfants. Il fonctionne comme un mécanisme qui entrave les difficultés dans les situations sociales que rencontre l’individu, mais n’affecte nullement le développement intellectuel de l’enfant.
Le syndrome de l’autisme Asperger fait partie du continuum des Troubles du spectre autistique (TSA) aux côtés du trouble de l’autisme, de l’autisme de Kanner et des autres troubles envahissants du développement non spécifiés. Il est considéré comme un handicap, mais n’altère pas le fonctionnement de l’organisme de la personne : il n’est donc pas une maladie.
L’ensemble de ces affections se distinguent par l’intermittence des symptômes chez l’enfant, mais aussi par l’absence de frontière figée entre eux. Lorsqu’un diagnostic a été rendu, celui-ci n’est pas définitif. La personne atteinte de ce syndrome peut connaître une évolution au sein du spectre et en dehors (il est possible que les symptômes s’estompent, voire cessent au cours de la vie).
À noter : jusqu’en 2013, les TSA étaient appelés Troubles Envahissants du Développement (TED).
Il existe plusieurs difficultés communes aux personnes diagnostiquées du syndrome de l’autisme Asperger, qui aident à détecter les cas qui ne sont pas encore recensés.
Ce sont essentiellement les situations sociales qui permettent de reconnaître le syndrome de l’autisme Asperger. La faculté des personnes atteinte de ce trouble, à interagir avec autrui est souvent entravée par des difficultés marquées par :
Avec une maîtrise imparfaite des codes sociaux, il est ainsi parfois difficile pour les personnes Asperger de se faire des amis ou de nouer de véritables relations sociales. Mais il existe également d’autres signes, en dehors des interactions sociales, qui peuvent aider à reconnaître ce syndrome :
L’ensemble de ces caractéristiques peuvent être plus ou moins présentes chez les autistes atteints du syndrome d’Asperger : d’un cas à l’autre, l’intensité et même l’existence de ces signes peut varier.
En revanche, contrairement aux autres troubles du spectre autistique, les personnes diagnostiquées Asperger se distinguent par une absence de troubles du langage et des capacités intellectuelles. Certains sujets sont même dotés d’une impressionnante mémoire ainsi que d’une logique remarquable, ce qui leur vaut parfois une réputation de surdoués.
À ce jour, les circonstances qui permettent d’expliquer un trouble du syndrome de l’autisme Asperger sont encore inconnues : on ne sait pas dire pourquoi une personne en est atteinte de ce syndrome. On ignore également comment prédire la survenue de symptômes.
Un facteur explicatif a néanmoins été mis en évidence ces dernières années : le facteur génétique. Chez de nombreuses personnes atteintes de ce syndrome Asperger, un cas a été relevé chez d’autres membres dans la famille, ce qui laisse à penser à une origine génétique du trouble.
Selon l’Institut Pasteur, pour des raisons encore mal déterminées, les garçons sont plus fréquemment diagnostiqués avec un autisme (4 garçons pour 1 fille). De récentes études ont été menées pour mieux identifier l’expression de l’autisme, mais aussi les diagnostics différentiels chez les filles et femmes autistes.
Le syndrome Asperger a été nommé par Hans Asperger, qui en a décrit les premiers symptômes en 1944. Celui-ci y voyait tout d’abord un trouble de la personnalité et du comportement. Il faudra cependant attendre 1981 pour qu’il soit défini de manière concrète et précise par la clinicienne anglaise Lorna Wing.
En 1994, l’affection est mentionnée dans le DSM IV, le manuel des diagnostics et des statistiques des troubles mentaux de l’association psychiatrique américaine, ce qui lui confère un statut largement reconnu.
Il est important d’accompagner les personnes diagnostiquées Asperger pour éviter les difficultés de leur intégration dans la société. Néanmoins, il faut savoir que le diagnostic Asperger n’est pas définitif : les symptômes peuvent évoluer en temps et en intensité. Il est également possible de ne plus présenter de signes au bout d’un moment.
Comme il ne s’agit pas d’une maladie, la prise en charge des personnes atteintes du syndrome d’Asperger ne consiste pas en un traitement. En revanche, le besoin d’un accompagnement social est conseillé pour les enfants Asperger dans le cadre de leur scolarisation. C’est en effet à cet âge où les premiers symptômes apparaissent.
La personne accompagnante pourra ainsi les rassurer et les soutenir dans leur quotidien, dans leurs relations sociales mais aussi dans la compréhension et dans l’acceptation d’eux-mêmes (routine, intérêts restreints, difficultés dans les interactions sociales…). Il est recommandé de poursuivre ce suivi à l’âge adulte.
Lorsqu’une personne est diagnostiquée Asperger, cela ne signifie pas qu’elle va le rester toute sa vie. L’autisme est conçu comme un spectre dans lequel les barrières sont poreuses entre les différentes formes.
Avec le temps, le diagnostic peut changer. La clinicienne anglaise Lorna Wing a ainsi observé chez de jeunes enfants atteints du syndrome d’Asperger un effacement progressif des symptômes caractéristiques. En grandissant, les marques de l’autisme Asperger peuvent donc s’estomper, voire disparaître.
Même si les diagnostics sont posés de plus en plus tôt, ils restent encore tarifs pour de nombreux enfants. Plus il est posé rapidement, plus l’accompagnement pourra être mis en place chez le jeune enfant. Alors que chez l’enfant le diagnostic d’autisme, ou de « trouble du spectre de l’autisme » (TSA), est actuellement posé entre 3 et 5 ans, un diagnostic dès 18 mois permettrait une prise en charge plus précoce qui pourra l’aider dans son développement.
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