Alors que l’ensemble du secteur médico-social et sanitaire est confronté à des difficultés de recrutement récurrentes, Loïc Surget, Directeur de la MAISON D’ACCUEIL SPECIALISEE Notre Dame de Philerme, à Sallanches, en Haute-Savoie, depuis 10 ans, témoigne de la volonté de l’Ordre de Malte France d’être au plus près des professionnels de santé qu’il recrute. L’objectif : favoriser un accompagnement de qualité stable auprès personnes autistes accueillies au sein de l’établissement et maintenir une cohésion des équipes autour de projets attractifs.
« Le contexte national est compliqué, affirme Loïc Surget. Jusqu’à présent, nous accueillions 25 à 30 stagiaires de centre de formation, par an et par formation. Cette année, seule une douzaine a postulé et seulement 3 au sein de l’établissement », déplore-t-il. L’un des freins au recrutement : des salaires peu attractifs. La convention collective qui régit les salaires, elle, n’a que peu évolué depuis 15 ans.
À chaque entretien, le directeur de l’établissement prend le temps de souligner que les personnes recrutées seront formées et pourront évoluer au sein de l’établissement, à l’image d’une salariée. Il y a 4 ans, celle-ci a commencé à travailler à la Maison Notre-Dame de Philerme en tant qu’aide médico-psychologique. Deux ans plus tard, elle a souhaité se former au métier de monitrice-éducatrice. Ensuite, elle a souhaité se tourner vers le métier d’éducatrice spécialisée, dans le cadre de sa validation des acquis et de l’expérience (VAE). Une fois que sa formation, financée par l’établissement, a été terminée, un poste s’est libéré et lui a été confié.
Si de nombreux candidats connaissent peu ou mal l’Ordre de Malte France et les caractéristiques de l’autisme, le directeur ne se fonde pas sur ces seuls critères pour recruter. Les motivations, le savoir-être et l’ouverture d’esprit sont fondamentaux. « Accompagner des personnes autistes va à l’encontre des standards. Il faut être tolérant, très patient, bourré d’énergie, c’est essentiel », souligne Loïc Surget.
Parmi les équipes, des jeunes ont été recrutés en tant que volontaires de service civique. L’une d’entre elles était aide-soignante et est sur le point d’obtenir son diplôme d’éducatrice spécialisée. Une autre entame des études de psychologue, et une autre encore se tourne vers des études d’infirmière. « On recrute des personnes d’abord en fonction de leur savoirs-être puis nous les accompagnons dans la formation et dans l’acquisition d’une expérience professionnelle ».
« Ici, ce que nous apportons aux salariés, tient notamment dans la possibilité de travailler avec des projets, affirme le directeur de la MAS Notre-Dame de Philerme. Cela dynamise le quotidien des résidents. » Concrètement, l’établissement est situé dans un endroit exceptionnel qui offre la possibilité de pratiquer des activités en plein air (ski, randonnée, parapente…). Beaucoup de ces activités sont d’ailleurs financées par la générosité du public.
Pour faire en sorte de limiter le turn-over du personnel éducatif, la démarche de la Direction de l’établissement consiste à être au plus près de ses équipes pour les aider dans leur travail. « Il s’agit de valoriser les salariés, pour leur donner l’énergie d’être bien plus que de simples exécutants d’un programme éducatif, dans le cadre des projets de vie de chaque résident », souligne Loïc Surget. « Être à leurs côtés, pour garantir une cohérence d’intervention est un point de départ essentiel pour réussir. S’il n’y a pas de cohérence, le résident est perdu, et cela entraîne des troubles du comportement ».
Le directeur rappelle que les outils de formation sont incontournables, mais que l’encadrement sur le terrain fait toute la différence. « C’est complexe, mais enrichissant et passionnant », conclut-il.
Découvrez notre vidéo tournée à la Maison d’Accueil Spécialisée Notre Dame de Philerme :
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