Que ce soit par le sport, les études, ou toute autre forme de dépassement de soi, rester actif est le combat quotidien de nombreuses personnes privées de mobilité.
En cette Journée mondiale du handicap*, voici le portrait de Yannick IFEBE, champion paralympique d’escrime à Rio et bénévole de l’Ordre de Malte France.
* Une « Journée internationale des personnes handicapées », portée par l’ONU, existe aussi le 3 décembre.
Je m’appelle Yannick IFEBE, j’ai 25 ans. Victime d’une erreur médicale lors de l’opération d’une hernie inguinale à l’âge de 3 mois, je suis donc handicapé « depuis toujours ».
Titulaire d’un master 2 en droit, j’étudie depuis septembre en master 1 Affaires Publiques à Sciences Po Paris. Je suis également employé par l’Armée.
J’ai eu la chance de fréquenter plusieurs centres médicaux-sociaux : d’abord à Bullion, puis Antony et enfin au foyer Saint-Jean de Dieu dans le 15e arrondissement de Paris, où j’ai suivi toute ma scolarité du collège et lycée. Dans ces structures, j’ai apprécié l’équilibre entre une expertise médicale qui m’a mise en confiance, mais surtout l’importance accordée à l’éducation. J’ai ainsi pu bénéficier d’une scolarité « normale » malgré mes soucis de santé.
J’avais 8 ans. Dans le centre pédiatrique qui m’hébergeait, plusieurs activités dont le sport étaient proposées aux enfants pour leur permettre de mieux vivre leur handicap. Un jour, un entraîneur d’escrime est venu faire une démonstration au centre. J’ai tout de suite accroché ! Depuis, c’est une véritable soupape de décompression, qui me permet de me sentir « comme tout le monde ».
Photo : En septembre 2016 à Rio, Yannick IFEBE est sacré champion paralympique en épée par équipes
Les deux. En tant que sportif, il s’agit bien entendu d’une consécration qui a couronné 4 années de travail de préparation spécifique pour les jeux Paralympiques, sans compter les nombreuses années d’apprentissage. En termes d’image et d’impact auprès de jeunes handicapés, je suis heureux si mon parcours peut leur permettre de garder espoir. Personne n’est cantonné à une situation : que ce soit par le biais du sport, ou de l’art, on peut toujours la dépasser. Je reviens régulièrement dans mon ancien collège pour discuter avec les jeunes qui occupent la place que j’occupais hier ; et c’est ce message que je leur transmets.
Mon père était médecin pour l’association. Depuis l’âge de 6 ou 7 ans, j’ai participé à plusieurs éditions du pèlerinage annuel à Lourdes, en tant que bénéficiaire.
J’ai également eu la chance, toujours en tant que bénéficiaire, de participer au camp international* de l’Ordre de Malte au Pays de Galles en 2010.
Entre-temps, j’avais rencontré des bénévoles du Groupe des jeunes de l’Ordre de Malte France lorsque j’étais au foyer Saint-Jean de Dieu. Lorsque l’idée d’un premier camp en France a été émise fin 2016, ils m’ont proposé d’y participer non pas en tant que bénéficiaire, mais en tant que bénévole pour aider à la logistique : j’ai accepté avec joie !
Je garde un très bon souvenir de ces quelques jours d’évasion avec les invités du camp. La variété des activités proposées leur permet de mettre de côté le quotidien difficile de leurs structures d’accueil et de se sentir véritablement en vacances. Ma démonstration de combat à l’épée leur a beaucoup plu !
L’été prochain, il y aura normalement une seconde édition de ce camp national. Et cette fois, j’y serais en tant qu’organisateur à 100% !
* Depuis plus de 30 ans, les camps internationaux de l’Ordre de Malte réunissent, pour quelques jours, bénévoles et personnes en situation de handicap de toute l’Europe autour d’activités sportives et de loisirs, dans un esprit festif et fédérateur !
Photo : Lors du camp d’été national 2017 en Normandie, Yannick fait profiter les bénéficiaires de ses talents d’épéiste – © H. d’Esneval / Ordre de Malte France
Bien sûr, sans pour autant d’ailleurs me limiter au domaine du handicap… les activités de l’Ordre de Malte France sont tellement variées ! J’aimerai bien par exemple, dès cet hiver, me rendre disponible le week-end pour participer à la distribution de petits déjeuners à Paris auprès des personnes à la rue.
Le handicap n’est pas un frein ! Comme pour les valides, chacun peut faire de grandes choses s’il s’en donne les moyens. Cela vaut pour les domaines du sport et des études, mais de façon plus large pour tous les aspects de la vie… être en situation de handicap, ce n’est pas s’interdire de vivre !
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