Troubles du spectre de l’autisme : l’Ordre de Malte France partage son expertise à l’Ile Maurice

Le projet a vu le jour suite au souhait exprimé par le gouvernement mauricien de mettre en place une politique publique de soutien aux personnes en situation de handicap et aux personnes porteuses de TSA. Ainsi, en septembre dernier, l’Ordre de Malte France, représenté par Loïc Surget, directeur de la Maison Notre-Dame de Philherme à Sallanches (74) et de l’Equipe Mobile Autisme 74 par ailleurs coordinateur du Pôle Autisme de l’Ordre de Malte France, s’est rendu à Maurice pour assurer cette mission, sous l’impulsion de S.E. Arnaud de Villeneuve, Ambassadeur de l’Ordre de Malte Maurice.

Pendant une semaine, Loïc Surget s’est déplacé dans différents établissements, institutions, services… pour aller à la rencontre d’acteurs associatifs et des représentants du ministère de la Santé ou encore de l’ambassadeur de l’Union Européenne.

… tous concernés par la question des TSA et du handicap. Parmi les personnalités rencontrées, Loïc Surget a notamment pu échanger avec le ministre de la Santé, accompagné par le Docteur Mickael Ingar et Monsieur François de Grivel, tous deux membres de l’Ordre de Malte Maurice. En rayonnant depuis Port-Louis, la capitale de Maurice, ce sont près de 850 kilomètres qui ont été parcourus dans le cadre de cette mission de reconnaissance.

Des besoins importants

« Il y a des besoins conséquents », affirme Loïc Surget En effet, sur 7000 personnes potentiellement porteuses de TSA sur l’ile, selon les données épidémiologiques de l’Organisation mondiale de la santé, la moitié sont des enfants. « Il y a notamment nécessité de proposer davantage de diagnostics précoces. Or, faire du dépistage s’avère à la fois compliqué et coûteux et trop peu de professionnels savent vraiment le faire ».

Actuellement, seulement 17% des besoins pour les enfants seraient couverts, d’après ce qui est ressorti des recherches et des rencontres menées dans le cadre de ce projet. S’il existe déjà des structures spécialisées, il apparait qu’elles ne sont pas toujours fédérées et, dans tous les cas, pas assez nombreuses.

Sur l’Ile Maurice, seulement 17% des besoins pour les enfants porteurs de troubles du spectre de l’autisme seraient couverts à ce jour.
Crédit : Ordre de Malte France.

« L’enfant en situation de handicap est, encore souvent, un vecteur de honte », explique Loïc Surget. Par manque d’accompagnement, il y a, par exemple, de nombreuses mères qui se retrouvent isolées avec leur enfant en situation de handicap.

Un programme structuré

Dans son programme de soutien, l’Ordre de Malte France mobilise plusieurs de ses établissements et services. Ceux-ci interviennent sur différentes thématiques. Des sensibilisations à distance, en visio conférences, sont ainsi proposées à du personnel de santé, des éducateurs, médecins, psychiatres et infirmières.

• 1 : Structuration d’un centre : organigramme, organisation, projet de service (Loïc SURGET-Notre-Dame de Philherme, Sallanches (74)
• 2 : Repérage et diagnostic des TSA (Morgane BORDET- Notre-Dame de Philherme, Sallanches (74)
• 3 : Guidance parentale et professionnelle (Rémi SOKOLOWSKI- Notre-Dame de Philherme, Sallanches (74)
• 4 : Projet d’accompagnement et droit des personnes (Intervention de la Maison d’Ulysse, Bullion (78)
• 5 : Education structurée et habilités sociales(SESSAD TSA Saint-François, Annecy (74)
• 6 : Douleurs et particularités sensorielles chez les personnes porteuses de TSA (Camille BOUVET- Notre-Dame de Philherme, Sallanches (74)

Les interventions ont lieu le mercredi de 10h30 à 12h30 (heure de Paris) et sont retransmises au ministère de la Santé, dans des hôpitaux et des établissements et services sanitaires et médico-sociaux. Un support est commenté. Puis une seconde partie s’ouvre sur une session de questions/réponses.

L’Ordre de Malte France est engagé dans l’accompagnement de personnes porteuses de TSA depuis 1996. L’association gère aujourd’hui 7 établissements et services médico-sociaux dédiés à l’autisme, des équipes mobiles, des services d’aides à la scolarisation pour enfants mais également un habitat inclusif où des habitants porteurs de TSA vivent en autonomie. Une expertise qui rayonne aujourd’hui dans l’hémisphère sud !