Secourisme : former des militaires blessés

En février 2015, pour la première fois en France, un stage de monitorat secourisme a été mis en place et adapté pour des personnes handicapées, qui ont ainsi pu devenir à leur tour formateurs et se réinsérer dans la vie sociale. L’expérience vient d’être renouvelée.

Aujourd’hui, et malgré des politiques publiques assez volontaristes dans ce domaine, seuls 30% des Français sont formés au PSC1, étape pourtant indispensable pour passer du statut de témoin passif à celui de témoin actif, en cas d’accidents domestiques ou routiers. Chaque année, près de 50 000 personnes meurent des suites d’un arrêt cardiaque, sur la route, sur leur lieu de travail, à leur domicile. Former aux gestes qui sauvent est un devoir civique et une mission sociale.
Fort de son expérience dans ce domaine et dans celui de la prise en charge et de la réinsertion des personnes handicapées, l’Ordre de Malte France a mis en place un programme pédagogique innovant à destination des blessés en opérations extérieures (OPEX). L’association a signé une convention tripartite avec l’Institut National des Invalides (INI) et Terre Fraternité (association d’aide aux blessés de guerre) pour proposer à des militaires handicapés une formation de moniteurs de secourisme, leur permettant ensuite d’exercer une activité gratifiante.
Depuis février 2015, plusieurs sessions ont eu lieu à l’INI, dont les locaux et le cadre de vie sont conformes aux normes d’accessibilité. D’anciens militaires, tous volontaires, souffrant de divers handicaps (paraplégie, perforation tympanique, syndromes post-traumatiques…) ont été formés à la Pédagogie Initiale Commune de Formateur (PICF) et à la Pédagogie Appliquée à l’Emploi de Formateur en Prévention et Secours Civiques (PAEPSC) par une équipe pédagogique mise chaque fois à disposition par l’Ordre de Malte France. La dernière en date s’est déroulée début février, avec 8 participants. A l’issue de cette formation, ceux qui le souhaitent sont intégrés au sein de l’UDIOM la plus proche de leur domicile.

Témoignage de Geoffrey Demouliez dans La revue de l’infirmière, décembre 2015, n° 216.
Cette formation était un bon moyen pour nous, blessés de guerre, de reprendre confiance. Elle avait l’avantage de se dérouler dans une enceinte militaire, entre nous, c’est-à-dire sans avoir à redouter le regard des autres. Enfin, la mission de l’Ordre de Malte, le service, rejoint celle de l’armée…
J’ai trouvé les enseignants très compétents et pédagogues. Deux d’entre nous sont désormais les premiers formateurs en fauteuil roulant en France ! Le personnel pédagogique a su trouver les solutions pour leur permettre d’enseigner à leur tour, sachant qu’ils ne pourront pas faire tous les gestes eux-mêmes.
Depuis, j’ai pris contact avec le responsable de l’UDIOM des Pyrénées-Atlantiques, région dans laquelle j’habite. L’équipe a démarré il y a peu de temps. Elle a déjà un formateur mais il lui en manquait un second pour obtenir l’agrément officiel pour les formations PSC1 : j’ai donc été bien accueilli ! L’UDIOM va pouvoir maintenant proposer des formations et monter en puissance.