Aux Invalides, aux côtés des blessés de guerre

Attention, quand on s’investit aux Invalides aux côtés de la délégation de l’Ordre de Malte France auprès de l’Institution Nationale des Invalides, on risque, paraît-il, une « invalidose ». Cette expression des bénévoles synonyme de « on ne peut plus s’arrêter » résume parfaitement leur engagement… et leur attachement aux 84 pensionnaires qu’ils accompagnent dans de nombreux domaines. Pierre, Eric, Marie-Christine, Pascal… sont unanimes : pour rien au monde, ils ne renonceraient à ce temps qu’ils ont choisi d’offrir.

« Je trouve que cela donne un vrai sens à ma vie d’être ainsi au service de personnes qui se sont battues pour la France », témoigne Andrée, qui vient régulièrement depuis 2006. Les bénévoles rendent aussi visite aux personnes prises en charge essentiellement des militaires, à l’Hôpital d’Instruction des Armées Bégin à Saint-Mandé (Val de Marne).

Une prise en charge au quotidien

Les bénévoles sont répartis en 6 équipes, ayant chacune un rôle bien défini.

L’équipe « protocole » habille les blessés en tenue pour des cérémonies. Celle des « accompagnants » prend en charge les différents transports. Celle de « l’aide à la vie courante » s’occupe des prises de rendez-vous, des courses à faire… le mardi et jeudi. L’équipe des écoutants est présente tous les jours de 16h à 18h pour des discussions, des jeux, des partages… L’équipe animation est plus particulièrement chargée des sorties le samedi (visites de musées, concerts, théâtres…). Enfin, une dernière équipe intervient le mardi et le jeudi et propose des goûters, des jeux de société… ou de fêter les anniversaires.

Par ailleurs, tous les ans, des bénévoles partent avec des pensionnaires à Lourdes, lors de différents pèlerinages.

Les Invalides… une vraie famille 

Au fil du temps, des liens forts se créent et les bénévoles se réjouissent des évolutions positives de leurs protégés. Comme celle de Noa, 25 ans, qui a perdu ses deux jambes. « Une vie cassée mais il gardait le moral ! se souvient Eric. Je l’accompagnais régulièrement à la gare pour qu’il puisse aller voir sa famille en province. Peu à peu, avec les soins extraordinaires reçus aux Invalides, et l’environnement psychologique porteur que nous essayons de créer, il a remonté la pente. Il est maintenant retourné chez lui, à Bordeaux et il s’est marié ! »

De son côté, le délégué Pascal Pérez, responsable de l’activité, s’enthousiasme : « Chacun est bouleversant. Tous ont un parcours singulier et très personnel, ce sont des diamants ! Je suis plus particulièrement un des pensionnaires, Larbi, et c’est toujours la même joie de le retrouver. Il a un sourire lumineux, on oublie ses propres soucis en le voyant alors qu’il est en fauteuil roulant ».

L’attachement très fort des bénévoles à l’Institution des Invalides se manifeste jusqu’au bout, comme en témoigne récemment leur présence à l’enterrement de l’un des pensionnaires : « Ils sont tous venus à la cérémonie », s’émerveille encore Pascal Pérez. Même si son propre engagement lui paraît naturel. « Mon père est lui-même décédé aux Invalides il y a 4 ans. Aussi, quand on m’a proposé de reprendre la délégation… je ne me serais pas vu dire non ! »

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