Bénévole à l’Ordre de Malte France s’inscrit dans la continuité de mes 13 années de scoutisme : donner du temps aux autres, se dépasser, dans la foi. C’est aussi agir au lieu d’être simplement révoltée par croiser autant de personnes en détresse dans la rue. L’engagement a du sens à toutes les étapes de la vie !
La maraude médicalisée est directement liée à mon activité professionnelle : j’ai tout de suite sauté le pas, à raison de une fois par mois ou une fois tous les deux mois. Cela fait déjà 4 ans.
Ce bénévolat est une autre façon de mobiliser mes compétences métier, dans un geste et don gratuits et authentiques.
La maraude est loin d’être simple : les conditions ne sont pas toujours faciles, on peut être pris au dépourvu car livrés à nous même dans la rue. Il faut s’adapter aux situations rencontrées et faire preuve de patience. D’un point de vue médical, le rapport à l’hygiène est très différent comparé à l’hôpital dans ce que nous rencontrons : on passe du tout au rien.
Médicalement, en termes de responsabilité, il est très intéressant de travailler en binôme avec le médecin. Ce qui m’est essentiel, c’est de conserver le côté technique des soins qui est important tout en sortant de la routine.
On s’engage personnellement et on est fier de s’engager !
La maraude, c’est aussi une vraie forme de lien avec les personnes rencontrées. J’ai toujours recherché cela en travaillant dans les pathologies chroniques : voir leur évolution, le sourire des patients quand ils nous reconnaissent, c’est tellement fort.
Etre Hospitaliers, c’est être la personne ou l’équipe qui accueille. Nous sommes là d’abord pour l’autre. Nous le recevons tel qu’il est, lui donnons du temps. Notre gestuelle est adaptée, notre sourire apporte un peu de réconfort. Par les moments passés avec eux, on leur donne un peu d’amour. Traiter les personnes rencontrées avec bienveillance, les aider à retrouver leur dignité par le soin, c’est aussi un moyen de s’accomplir.
Un ancien pope de Russie a débarqué à pied des pays de l’est, il y a 3 ans en France. Cette personne sans abri est très cultivée et dégage une aura certaine. Dans son regard, quelque chose qui ne s’est jamais éteint, une poignée de main bouleversante.
Ce monsieur de Saint-Cloud, vu dans des états assez limites, emporté par des côtés psychologiques difficiles, délirant… Nous allions le voir 2 fois par semaine pour maintenir un lien social. Maintenant, il nous appelle par nos prénoms, a envie de se reprendre en main, va à ses rendez-vous médicaux. J’ose croire que cela lui a donné une nouvelle impulsion !
Les personnes de la rue nous attendent, c’est un véritable rendez-vous pour eux !
Comment agir avec nous ?