Des dizaines de milliers de Syriens sont toujours massés à la frontière turque et vivent dans des conditions déplorables. Pour leur permettre de se protéger du froid, Malteser International (l’organisation internationale de secours d’urgence de l’Ordre de Malte) distribue des tentes dans la zone frontalière.
L’organisation a acheté 225 tentes familiales que leur partenaire syrien a ensuite installées à proximité de Kilis et a offert récemment 350 abris supplémentaires. Une station médicale mobile accueille les réfugiés blessés et malades. Malteser International offre également une prise en charge médicale et un accès à l’eau potable, grâce à des réservoirs et des puits, pour près de 12 000 personnes. Le Ministère fédéral allemand des Affaires Etrangères soutient financièrement le projet à hauteur de 200 000 euros.
« Face à l’insécurité dans la région, nous rencontrons d’importantes difficultés, notamment logistiques, pour prendre en charge autant de personnes« , explique néanmoins Dr. Shaheen Haque, coordinateur des programmes de Malteser International à Kilis en Turquie. « Nous nous retrouvons face à des personnes qui vivent depuis des années en zone de guerre et qui depuis longtemps n’ont plus accès aux infrastructures médicales. L’état de santé des populations et en particulier des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées, est désastreux.«
En Syrie, les autorités locales ne sont pas préparées à accueillir et prendre en charge cet afflux de déplacés. L’aide humanitaire est distribuée de manière irrégulière dans les camps de déplacés. « Depuis longtemps on parle des conditions d’hygiène déplorables ou de la mauvaise gestion des déchets dans les camps. Si sur le long terme d’autres nombreuses personnes viennent trouver refuge dans la zone frontalière, nous devrons mettre en place de nouveaux camps d’accueil. Même s’il ne s’agit pas là d’une solution sur le long terme, il n’y a pas d’autres alternatives pour le moment. C’est la seule solution pour sauver un maximum de personnes« , conclut le Dr. Haque.
Malgré la proposition russo-américaine d’un cessez-le-feu en Syrie, pour de nombreux Syriens la situation ne risque pas de s’améliorer rapidement. Les parties en guerre doivent accepter plusieurs conditions pour la mise en place d’un cessez-le-feu, notamment de permettre un accès libre et durable à l’aide humanitaire. La préoccupation principale de Malteser International est la quasi entière destruction des structures sanitaires et le manque de personnel médical.
« C’est un fait, la vie du personnel médical en Syrie est constamment en danger, mais cela ne doit cependant pas être considéré comme une situation normale« , explique Janine Lietmeyer, coordinatrice des projets au Moyen-Orient chez Malteser International. « Toute destruction d’infrastructures médicales entraine à plus ou moins court terme la perte de vies humaines. Sans prise en charge médicale et sans accès aux services de soins de base, de nombreux enfants, femmes et hommes meurent des suites de leurs blessures ou de maladies, qui en temps normal peuvent être traitées sans complications« , ajoute Janine Lietmeyer. La protection du personnel médical, des ambulances et des hôpitaux figure au cœur du droit international humanitaire.
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