L’Ordre de Malte France a ouvert il y a plusieurs semaines une épicerie solidaire à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Inaugurée le 18 octobre dernier, cette épicerie, dont les locaux sont situés au cœur de la ville, a pour objectif d’apporter une réponse concrète aux difficultés rencontrées par une part croissante de la population.
« Un jour, je suis arrivé dans le local. Tous – bénévoles et bénéficiaires – étaient en train de partager un café en discutant », se réjouit Alain Béranger, délégué de l’Ordre de Malte France à Marseille. « Les personnes en situation de précarité ont vraiment besoin d’une écoute attentive. Nous ouvrons théoriquement à 15 heures mais les bénévoles arrivent plus tôt pour installer et s’occuper de l’administratif (gestion des stocks, commandes, etc.). Certains, le sachant, se présentent avant l’heure officielle et en profitent pour parler. »
Un projet rendu possible grâce à plusieurs partenaires financiers (la Compagnie Fruitière[1], la Fondation Française de l’Ordre de Malte[2]…), et avec l’aide de l’équipe locale de la société de Saint-Vincent-de-Paul, dont le président départemental et les bénévoles œuvrent régulièrement aux côté des équipes de notre délégation à Marseille. L’épicerie solidaire a tout de suite « trouvé » son public : située dans le VIème arrondissement, en plein centre-ville de la cité phocéenne, dans un local loué au diocèse à prix modéré, elle est ouverte deux après-midis par semaine, le mardi et le jeudi de 15h à 17-18h, sur rendez-vous.
La nouvelle épicerie solidaire de Marseille est l’aboutissement d’un projet de longue date. Aujourd’hui, l’épicerie vient en aide à de nombreuses personnes dont les ressources sont très limitées. C’est une réponse efficace à un besoin qui avait bien été identifié au préalable.
Chaque bénéficiaire, orienté par les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) de la ville ou par la Maison des Solidarités départementale, est d’abord reçu une première fois. Cette première rencontre est indispensable. Elle permet de bien identifier et de mesurer le besoin de chaque nouveau bénéficiaire, de manière la plus juste possible. Un accompagnement adapté est ainsi mis en place pour chacun, notamment en fonction de son « reste-à-vivre » – préalablement calculé par les assistantes sociales lorsqu’elles étudient les dossiers – et de la composition de son foyer.
Alain Béranger précise : « Nous proposons un contrat de 6 mois car nous n’avons pas vocation à soutenir indéfiniment nos bénéficiaires. Nous sommes là pour les aider à se réinsérer. Bien sûr, ces 6 mois seront renouvelables si c’est nécessaire. L’une de nos bénéficiaires, par exemple, a eu beaucoup de mal à se remettre d’un accident cérébral. Nous la soutiendrons jusqu’à ce qu’elle puisse travailler à nouveau. Elle reviendra alors… comme bénévole nous a-t-elle dit ! »
« L‘épicerie solidaire de Marseille est emblématique des projets que la Fondation Française de l’Ordre de Malte a à cœur de soutenir. La générosité de nos bienfaiteurs se traduit concrètement sur le terrain par de telles initiatives tangibles, efficaces, et toujours attentives aux personnes les plus fragiles. », Charles de Boissezon, président de la Fondation Française de l’Ordre de Malte.
« Nos bénéficiaires sont plus jeunes que ce à quoi je m’attendais, 40 à 50 ans en moyenne, et ce sont surtout des femmes, dont beaucoup victimes d’accidents de la vie (professionnels, médicaux…). », constate Alain Béranger. L’équipe de bénévoles présente accueille jusqu’à 6 personnes par après-midi. Tous ont été formés par le siège de l’association sur la sécurité alimentaire. Sont proposés : des produits frais, secs et non-alimentaires (hygiène corporelle et produits ménagers), ainsi que, parfois, des articles de puériculture. Ces stocks sont fournis par la Banque Alimentaire, le réseau ANDES[1], l’Agence du don en nature et des achats financés par la délégation grâce à des subventions (mairie, département, mécénat…).
« Ce modèle économique et social innovant est pour l’association un moyen de lutter contre l’insécurité alimentaire tout en renforçant le lien social et la solidarité au sein de la communauté locale », conclut Chloé Ferreira, coordinatrice territoriale de la région PACA pour l’Ordre de Malte France.
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