Contrairement aux idées reçues, les beaux jours, quand on est à la rue = période encore plus difficile. Si le manque de moyens pour les sans-abri se fait ressentir toute l’année, la fermeture des hébergements d’urgence et de nombreuses associations et services proposés, eux sont significatifs des vacances estivales. D’où la nécessité de poursuivre nos activités de solidarité pendant cette période. Exemple avec la maraude de Toulon, qui tourne été comme hiver.
A Toulon, la maraude de l’Ordre de Malte France a démarré en octobre 2015, en collaboration avec l’association Solidarités Aire Toulonnaise, et avec le 115. Trois bénévoles tournent les lundi, mercredi, jeudi et samedi. « Nous distribuons des couvertures et un peu de nourriture aux personnes que nous rencontrons (30 personnes en moyenne chaque soir), que ce soit en centre-ville de Toulon ou dans les villages environnants, témoigne la déléguée départementale. Mais c’est avant tout une maraude sociale, nous sommes là pour aider les gens. La priorité, c’est le lien que nous créons et le transport vers un hébergement ». Comme tous les ans, nos bénévoles ont poursuivi leur action même pendant les mois de juillet et août. Une action vraiment utile ? « Oui, il y a autant de besoins qu’en hiver. Et notre présence est très importante pour les personnes à la rue, elles nous attendent. La semaine dernière, l’une d’entre elles m’a dit : « Vous passez plus tard que d’habitude ! » Imaginez sa déception si elle ne nous avait pas vus… ».
Le plan canicule a été déclenché pendant une semaine en juillet. Les maraudes ont alors démarré à 16h au lieu de 18. Et nos bénévoles ont été fournis en bouteilles d’eau et casquettes par la Préfecture du Var. « Nous ne faisons pas toujours le même circuit, mais nous avons nos « habitués », explique Monique. Nous donnons la priorité aux signalements du 115 mais sinon, nous nous arrêtons partout où nous voyons des personnes à la rue ». « Nous constatons la présence d’un nombre croissant de migrants et, surtout, de mineurs isolés, auxquels on ne sait pas comment venir en aide. Les centres d’hébergement varois sont complets – de toute façon, le 115 ne gère que les majeurs – et le commissariat de police ne veut plus les prendre en charge… On s’arrête pour discuter avec eux mais on nous sommes obligés de les laisser dans la rue, c’est dramatique ! J’ai pris rendez-vous avec le commissaire de police pour revoir le problème avec lui. » Affaire à suivre… En attendant, la mission continue et Monique aimerait lancer une cinquième maraude par semaine, si le nombre de ses bénévoles le lui permet.
Comment agir avec nous ?