Les personnes qui vivent dans la rue font face à de multiples pathologies de santé * : affections dermatologiques, pulmonaires, douleurs articulaires multiples, plaies traumatiques et fractures négligées… mais aussi l’alcoolisme, la consommation de drogue et les infections virales (hépatite C, sida). Des pathologies qui bien souvent restent sans soins : parfois par choix ou de manière désabusée, souvent et aussi parce que l’accès aux structures de soins leur est particulièrement difficile.
Confronté à cette situation au cours de la maraude sociale de l’Ordre de Malte France dans les Hauts-de-Seine (92), François, médecin, imagine alors une autre forme de maraude : celle qui irait à la rencontre de ces corps et ces âmes meurtris pour prendre le temps du soin et surtout celui de l’écoute et de l’échange, afin de maintenir le lien social auprès de ces personnes en perte de repères et fortement désocialisées.
La première de ces tournées de « médecine de rue » a lieu dans la nuit du 6 au 7 février 1998. Ce soir-là, cinq personnes sans abri sont soignées.
20 ans après, au détour de squats, stations de métro, squares, porches d’immeubles, sous les ponts…. elles sont plus de 10 000.
Les témoignages présents sur cette page empruntent librement et avec son accord, des extraits issus du recueil de témoignages du Dr. Guy Lessieux, médecin bénévole au sein de la maraude médicalisée des Hauts-de-Seine. Les prénoms portant une astérisque (*) ont été modifiés.
* La moitié des personnes qui vivent dans la rue souffre de problèmes de santé (Fédération des acteurs de la solidarité, 2017) et leur espérance de vie est de seulement 49 ans (Collectif des Morts de la Rue, 2016)
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