L’augmentation continue du nombre de personnes sans-abri n’ayant pas accès aux soins est alarmante. La plupart ont des problèmes de santé : maladies infectieuses, dermatologiques, pulmonaires ou des troubles psychologiques et psychiatriques… L’accès aux soins par les canaux habituels est très difficile pour eux. Cet hiver encore, l’Ordre de Malte France agit au plus près de ces populations délaissées et intensifie ses actions de proximité médicales.
« Un parcours du combattant », ce sont les termes qui reviennent pour qualifier les difficultés d’accès aux soins des personnes les plus démunies, aujourd’hui, en France. Plus exposées à la maladie, moins réceptives aux messages de prévention et plus éloignées des systèmes de santé, elles subissent les tragiques conséquences de ce triple handicap. En 10 ans, en France, le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50% (entre 2001 et 2011) et 9 millions de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
Face à la dégradation de cette situation sociale et à l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres notamment, l’Ordre de Malte France s’efforce de venir en aide aux plus démunis grâce à la générosité du public.
Au-delà des actions de lutte contre l’exclusion menées chaque année – petits déjeuners et soupes, maraudes du Samu social, distributions alimentaires, taxis sociaux… – l’association développe ses compétences médicales pour permettre aux personnes en grande exclusion d’accéder aux soins.
Les maraudes médicales, véritables cabinets médicaux ambulants, vont à la rencontre des personnes sans-abri pour un suivi régulier, en lien avec le 115. Elles mobilisent des équipes de bénévoles composées d’un médecin responsable, d’un infirmier diplômé d’Etat, d’un conducteur et d’un assistant. Ils disposent de matériel médical et de médicaments.
Cet hiver, en plus de la maraude médicale des Hauts-de-Seine lancée il y a 18 ans, un nouveau dispositif démarre à Annecy en novembre. D’autres projets sont à l’étude ou en phase de test, à Lille notamment.
L’objectif est d’étendre ces maraudes médicales à 8 grandes villes d’ici 2020. Un vrai défi pour ces dispositifs exigeants en personnel mais une priorité pour la santé et la dignité des personnes en grande précarité.
De nouvelles consultations médicales voient également le jour cet hiver grâce à des partenariats avec d’autres associations. Aux actions existantes au sein de structures gérées par d’autres associations dans les Hauts-de-Seine (Boulogne-Billancourt, Sèvres, Puteaux, Neuilly) et à Montpellier, s’ajoutent celles de Lille et Versailles où des médecins consultent gratuitement dans un centre d’accueil de jour ou centre de soins.
Sur le Fleuron Saint Jean, centre d’hébergement d’urgence de l’Ordre de Malte France, trois médecins bénévoles consultent trois fois par semaine. Ils diagnostiquent et orientent les plus malades vers des services spécialisés, notamment les PASS (Permanences d’Accès aux Soins de Santé) des hôpitaux. Le centre de soins de Bastia, ouvert en 2000, a pour objectif de faciliter l’accès des personnes dépourvues de couverture sociale aux droits et aux soins.
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